La candidature d’Hidalgo plane sur les journées d’été du PS
A huit mois de la présidentielle, la maire de Paris entretient toujours le suspense sur sa probable candidature, qui ne fait pas l’unanimité au sein de son parti.
La candidature d’Anne Hidalgo à la présidentielle, toujours non officielle, a occupé les esprits et les médias, hier, aux journées d’été du Parti socialiste, qui réunit ses militants à Blois jusqu’à demain.
« Patientez », a déclaré la maire de Paris, arrivée en milieu de journée, aux journalistes qui lui demandaient une nouvelle fois quand elle se déclarerait officiellement. « C’est important de travailler de façon méthodique, ce que j’essaie de faire depuis un an, de réfléchir, d’écouter » ,et même « d’écrire », a-t-elle dit, puisqu’elle publiera le 15 septembre son livre, Une Femme française.
« Ce chemin, ce travail n’est pas encore totalement abouti », a-t-elle poursuivi, alors que les candidatures se multiplient à gauche (Jean-Luc Mélenchon pour LFI, un candidat écologiste qui sortira de la primaire, le communiste Fabien Roussel, et très bientôt l’ex-socialiste Arnaud Montebourg).
Créditée d’environ
% dans les sondages
Mais « les choses se confirment », assure un de ses proches, le sénateur Patrick Kanner. La présidente de la région Occitanie Carole Delga, qui « la soutiendra pleinement », estime que ce sera « en septembre ».
Anne Hidalgo, créditée pour l’instant d’environ 7 % dans les sondages, a participé à une table ronde sur le multilatéralisme, et devait ensuite prendre la parole lors d’une soirée devant les militants. « Ces rencontres à Blois avec les militants, les élus des femmes et des hommes restés fidèles à leur parti, sont un moment important de réflexion mais aussi de respect de ce que nous sommes », a insisté Anne Hidalgo.
Souhaitant « montrer que cette famille politique est toujours utile au pays » , elle a défendu un parti socialiste qui a commis « des erreurs », mais qui a aussi « de la crédibilité pour porter un projet pour la suite ».
Anne Hidalgo a entamé depuis plusieurs mois un tour de France, et a réuni en juillet à Villeurbanne plusieurs centaines de maires de gauche qui ont réclamé sa candidature.
Pour Patrick Kanner, « c’est important qu’il n’y ait plus de doute dans la tête des militants sur la présence d’un candidat socialiste à la présidentielle ». Carole Delga sent aussi « un élan pour sa candidature, venant de toutes les fédérations ».
« Elle a les compétences, c’est celle qui peut fédérer toutes les sensibilités du parti, et même au-delà », estime Dany, 73 ans, militante de la fédération de Gironde.
Le Foll souhaite «undébat»
« C’est la seule candidate crédible au PS », abonde Bérangère, 28 ans, de la fédération de Paris, tandis que Noël, retraité et militant du Loir-etCher,
« souhaite qu’elle soit candidate », mais veut «en savoir plus sur son programme ».
Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui de son côté brigue un nouveau mandat à la tête du parti lors du congrès des 18 et 19 septembre prochain, ne fait pas non plus mystère de son souhait de la voir se présenter.
« Je suis convaincu qu’elle fait et qu’elle fera son chemin dans l’élection présidentielle », a-t-il dit hier, en saluant « sa capacité à comprendre les Français ».
Mais des membres du PS ont
réclamé dans une tribune au Huffington Post « un vote » , et d’autres ont fait part de leur volonté d’être candidat, comme l’ancien ministre et maire du Mans Stéphane le Foll, présent à Blois, qui souhaite «undébat».
Olivier Faure a confirmé hier sur France Inter la tenue d’une primaire interne pour départager les candidats. « Il y aura, comme prévu par les statuts, un vote militant ». Mais il a en revanche définitivement balayé l’idée d’une primaire citoyenne, refusant de « revivre des moments de divisions ».