Kolbe : « Je suis très excité »
Deux heures après l’officialisation de son arrivée à Toulon, l’ailier du Stade Toulousain a accepté de se confier sur ce transfert, alors qu’il est actuellement en Australie avec sa sélection.
L’incroyable est devenu vrai. Hier à 11 heures, le club a officialisé l’arrivée de Cheslin Kolbe au RCT pour les trois prochaines saisons. Un coup de maître. En début d’après-midi, depuis l’Australie où il évolue avec la sélection sud-africaine dans le cadre du Rugby championship, l’ailier a accepté de répondre à nos questions, ainsi que celles du quotidien L’Équipe , via une visioconférence. À la fois ému quand il a évoqué son parcours à Toulouse et excité à l’idée de parler de son avenir à Toulon, Kolbe n’a rien éludé.
Vous quittez le Stade Toulousain, avec lequel vous venez de remporter la Coupe d’Europe et le championnat, pour Toulon, qui a fini e de la phase régulière du dernier Top . Comment expliquezvous votre décision à vos enfants ?
Quitter le Stade Toulousain a été une décision difficile à prendre. Il nous a fallu prendre en considération pas mal d’aspects mais l’un d’eux, et pas des moindres, était de considérer qu’une carrière de joueur professionnel est limitée dans le temps. Ensuite, il y avait la dimension de plaisir, dans le jeu et en dehors, pour moi et les miens. Depuis mon arrivée à Toulouse, en , j’ai vécu des choses incroyables sur le plan humain et sportif. C’est un chapitre qui s’achève et j’ai à coeur d’en écrire un autre avec le RCT.
Je tiens à remercier Toulon de la confiance qu’ils m’accordent en me proposant un contrat, voilà qui me donne envie de continuer à performer.
Vous évoquez une décision difficile à prendre, mais elle semble avoir été rapide ?
J’ai eu assez de temps pour réfléchir à la manière dont j’envisageais mon futur. Mais même sans avoir été forcé ou précipité dans mes choix, elle a été difficile à prendre. Je suis heureux de toujours être apte à jouer ( ans) et d’avoir une telle opportunité. Je veux prendre du plaisir sur le terrain, donner le meilleur à Toulon par respect pour moi-même, pour mes nouveaux coéquipiers et pour l’équipe d’entraîneurs du RCT.
Toulon sera votre prochaine destination, qu’est-ce que ce club représente pour vous et connaissez-vous son histoire ?
J’ai découvert la rivalité entre Toulouse et Toulon, une équipe jamais facile à affronter. Le RCT a une histoire dense, avec des joueurs de légende qui ont laissé un héritage. Le rugby pratiqué à Toulon ces dernières années a été excitant, même si les combinaisons et le style de jeu sont différents. C’est très motivant d’avoir à m’intégrer dans cette continuité et de contribuer à écrire de nouveaux chapitres de l’histoire de ce club. J’ai envie de tout donner pour gagner le respect de la communauté du RC Toulon, entraîneurs, joueurs, supporters. Cette aventure me motive et ma famille aussi.
Votre épouse Layla a une forte personnalité. Quelle a été sa part d’influence dans votre décision de rejoindre Toulon ? C’est elle le boss ?
(Rires) Mon épouse a consenti à beaucoup de sacrifices pour moi. Elle a quitté son emploi pour me suivre, je lui en suis infiniment reconnaissant. D’autant qu’elle m’a offert deux enfants magnifiques. Pour moi, c’était bien plus qu’une décision de joueur, ce choix de venir à Toulon impliquait toute la famille. Nous avons eu une discussion ouverte.
Vous n’avez joué qu’une fois (en septembre ) au stade Mayol. Quel souvenir en gardez-vous ?
Je me souviens bien de cette tradition d’avant match, avec un gars prenant le micro pour motiver le public (le pilou-pilou, Ndlr). C’était une expérience intense à laquelle je n’étais pas préparé, pour être honnête avec vous. Aujourd’hui, je suis excité par la perspective d’entrer sur le terrain de Mayol dans la ferveur et sous le maillot du RCT.
Ça va être grandiose !
Avant de signer à Toulon, avez-vous échangé avec le deuxième ligne Eben Etzebeth, votre coéquipier chez les Springboks ?
J’ai parlé avec Eben, mais j’ai aussi grappillé quelques informations auprès d’autres anciens joueurs dont je préfère ne pas citer les noms. On n’a pas parlé de contrat, plutôt des conditions d’entraînement et de style de vie dans le Var. J’en ai retenu qu’il y a, à Toulon, ce désir permanent d’excellence et d’être au top. Trois victoires en Coupe d’Europe, ça laisse une dynamique. J’ai hâte d’y contribuer et de prendre du plaisir dans le jeu.
Avez-vous échangé avec Patrice Collazo, le manager général ?
Pas encore de visu, car je suis actuellement assez accaparé avec les Springboks. Mais j’ai compris que sa motivation pour ma venue à Toulon est que je puisse apporter un petit quelque chose de différent. Pour y répondre au mieux, il me faudra être moi-même sur le terrain.
Vous ne rejoindrez vos coéquipiers toulonnais que début décembre. C’est un souci pour vous d’arriver tardivement, sans avoir partagé avec eux le stage d’intersaison ?
Pas un souci, non. Bien sûr, il va me falloir intégrer de nouveaux plans de jeu et les combinaisons. Mais le rugby reste un jeu assez simple. Et puis j’ai acquis un petit peu de vocabulaire en français, ce qui va m’aider à m’intégrer. Je n’ai pas trop d’inquiétudes sur ce point. Je suis un joueur qui sait être à l’écoute et qui aime recevoir des informations des autres joueurs, qu’ils soient chevronnés ou plus jeunes. On apprend de tout le monde quand on est dans une dynamique positive. À Toulon je me sens le bienvenu, je sens que le staff et mes coéquipiers ont envie de me faciliter la tâche.
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Entrer à Mayol, ça va être grandiose ”