Monaco-Matin

Kolbe : « Je suis très excité »

Deux heures après l’officialis­ation de son arrivée à Toulon, l’ailier du Stade Toulousain a accepté de se confier sur ce transfert, alors qu’il est actuelleme­nt en Australie avec sa sélection.

- PROPOS RECUEILLIS PAR FABRICE MICHELIER

L’incroyable est devenu vrai. Hier à 11 heures, le club a officialis­é l’arrivée de Cheslin Kolbe au RCT pour les trois prochaines saisons. Un coup de maître. En début d’après-midi, depuis l’Australie où il évolue avec la sélection sud-africaine dans le cadre du Rugby championsh­ip, l’ailier a accepté de répondre à nos questions, ainsi que celles du quotidien L’Équipe , via une visioconfé­rence. À la fois ému quand il a évoqué son parcours à Toulouse et excité à l’idée de parler de son avenir à Toulon, Kolbe n’a rien éludé.

Vous quittez le Stade Toulousain, avec lequel vous venez de remporter la Coupe d’Europe et le championna­t, pour Toulon, qui a fini e de la phase régulière du dernier Top . Comment expliquezv­ous votre décision à vos enfants ?

Quitter le Stade Toulousain a été une décision difficile à prendre. Il nous a fallu prendre en considérat­ion pas mal d’aspects mais l’un d’eux, et pas des moindres, était de considérer qu’une carrière de joueur profession­nel est limitée dans le temps. Ensuite, il y avait la dimension de plaisir, dans le jeu et en dehors, pour moi et les miens. Depuis mon arrivée à Toulouse, en , j’ai vécu des choses incroyable­s sur le plan humain et sportif. C’est un chapitre qui s’achève et j’ai à coeur d’en écrire un autre avec le RCT.

Je tiens à remercier Toulon de la confiance qu’ils m’accordent en me proposant un contrat, voilà qui me donne envie de continuer à performer.

Vous évoquez une décision difficile à prendre, mais elle semble avoir été rapide ?

J’ai eu assez de temps pour réfléchir à la manière dont j’envisageai­s mon futur. Mais même sans avoir été forcé ou précipité dans mes choix, elle a été difficile à prendre. Je suis heureux de toujours être apte à jouer ( ans) et d’avoir une telle opportunit­é. Je veux prendre du plaisir sur le terrain, donner le meilleur à Toulon par respect pour moi-même, pour mes nouveaux coéquipier­s et pour l’équipe d’entraîneur­s du RCT.

Toulon sera votre prochaine destinatio­n, qu’est-ce que ce club représente pour vous et connaissez-vous son histoire ?

J’ai découvert la rivalité entre Toulouse et Toulon, une équipe jamais facile à affronter. Le RCT a une histoire dense, avec des joueurs de légende qui ont laissé un héritage. Le rugby pratiqué à Toulon ces dernières années a été excitant, même si les combinaiso­ns et le style de jeu sont différents. C’est très motivant d’avoir à m’intégrer dans cette continuité et de contribuer à écrire de nouveaux chapitres de l’histoire de ce club. J’ai envie de tout donner pour gagner le respect de la communauté du RC Toulon, entraîneur­s, joueurs, supporters. Cette aventure me motive et ma famille aussi.

Votre épouse Layla a une forte personnali­té. Quelle a été sa part d’influence dans votre décision de rejoindre Toulon ? C’est elle le boss ?

(Rires) Mon épouse a consenti à beaucoup de sacrifices pour moi. Elle a quitté son emploi pour me suivre, je lui en suis infiniment reconnaiss­ant. D’autant qu’elle m’a offert deux enfants magnifique­s. Pour moi, c’était bien plus qu’une décision de joueur, ce choix de venir à Toulon impliquait toute la famille. Nous avons eu une discussion ouverte.

Vous n’avez joué qu’une fois (en septembre ) au stade Mayol. Quel souvenir en gardez-vous ?

Je me souviens bien de cette tradition d’avant match, avec un gars prenant le micro pour motiver le public (le pilou-pilou, Ndlr). C’était une expérience intense à laquelle je n’étais pas préparé, pour être honnête avec vous. Aujourd’hui, je suis excité par la perspectiv­e d’entrer sur le terrain de Mayol dans la ferveur et sous le maillot du RCT.

Ça va être grandiose !

Avant de signer à Toulon, avez-vous échangé avec le deuxième ligne Eben Etzebeth, votre coéquipier chez les Springboks ?

J’ai parlé avec Eben, mais j’ai aussi grappillé quelques informatio­ns auprès d’autres anciens joueurs dont je préfère ne pas citer les noms. On n’a pas parlé de contrat, plutôt des conditions d’entraîneme­nt et de style de vie dans le Var. J’en ai retenu qu’il y a, à Toulon, ce désir permanent d’excellence et d’être au top. Trois victoires en Coupe d’Europe, ça laisse une dynamique. J’ai hâte d’y contribuer et de prendre du plaisir dans le jeu.

Avez-vous échangé avec Patrice Collazo, le manager général ?

Pas encore de visu, car je suis actuelleme­nt assez accaparé avec les Springboks. Mais j’ai compris que sa motivation pour ma venue à Toulon est que je puisse apporter un petit quelque chose de différent. Pour y répondre au mieux, il me faudra être moi-même sur le terrain.

Vous ne rejoindrez vos coéquipier­s toulonnais que début décembre. C’est un souci pour vous d’arriver tardivemen­t, sans avoir partagé avec eux le stage d’intersaiso­n ?

Pas un souci, non. Bien sûr, il va me falloir intégrer de nouveaux plans de jeu et les combinaiso­ns. Mais le rugby reste un jeu assez simple. Et puis j’ai acquis un petit peu de vocabulair­e en français, ce qui va m’aider à m’intégrer. Je n’ai pas trop d’inquiétude­s sur ce point. Je suis un joueur qui sait être à l’écoute et qui aime recevoir des informatio­ns des autres joueurs, qu’ils soient chevronnés ou plus jeunes. On apprend de tout le monde quand on est dans une dynamique positive. À Toulon je me sens le bienvenu, je sens que le staff et mes coéquipier­s ont envie de me faciliter la tâche.

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Entrer à Mayol, ça va être grandiose ”

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(Photo AFP) Cheslin Kolbe, c’est signé ! Une légende débarque à Mayol...

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