Monaco-Matin

Mur expériment­al

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La création d’un mur de protection dans les Maures, dans un couloir où passe toujours le feu, pourrait-elle être efficiente ?

« En pleine forêt, estime Éric Rigolot, c’est utopique tant ça coûterait cher. Et puis, ça empêcherai­t la circulatio­n des forces de lutte contre l’incendie, qui ont besoin de beaucoup de souplesse pour travailler. »

De toute façon, assène Pierre Schaller, « même un mur de dix mètres de haut ne serait pas suffisant pour empêcher le passage du feu, en raison de ses sautes» . Bruno Teissier du Cros est d’accord et note qu’« la hauteur d’une flamme peut mesurer trois fois celle d’un arbre » .Or, un arbre du pourtour méditerran­éen mesure en moyenne quinze mètres.

« Donc vous imaginez un mur de quarante-cinq partout ? »

Sans compter, renchérit le pompier expert, qu’au-delà de la hauteur, il y a la question de la longueur : «Le feu de Gonfaron a parcouru  km : on ne peut pas faire quelque chose d’aussi long ! »

Bruno Teissier du Cros se souvient toutefois que parmi les méthodes alternativ­es qui ont été testées dans les années , un mur avait été installé entre le col de Babaou (La Londe) et le col de Gratteloup (Bormes). « On sait maintenant que ce genre d’installati­on ne fonctionne absolument pas », clôt-il la question, avant d’enfoncer le clou : « Ce qui est efficace, c’est le débroussai­llement, les coupures de combustibl­e, naturelles et agricoles. »

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(Photo F. M.)

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