Monaco-Matin

Et aussi : piscine, satellite, retardant

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Si certaines idées supposées permettre de contenir les incendies de forêt sont plutôt saugrenues, d’autres ont en revanche démontré leur efficacité.

■ C’estlecasde­lapiscine comme système d’autodéfens­e de sa maison lorsque l’on habite dans une zone où le risque d’incendie est élevé. Ça ne tombe pas sous le sens pour tout le monde. Pourtant, l’expert pompier volontaire du Sdis  Pierre Schaller rappelle que « chez certains, une piscine peut contenir l’équivalent d’eau de dix Canadair ». Or, ditil, « avoir dix Canadair dans son jardin et ne pas s’en servir pour protéger sa maison, c’est dommage ».

Pour ça, détaille Bruno Teissier du Cros de l’ONF, « un groupe électropom­pe autonome, donc sans besoin d’électricit­é » fait parfaiteme­nt l’affaire.

« On ne parle pas d’arrêter le feu, mais on a des exemples de gens qui ont sauvé leur maison parce qu’ils avaient prévu de quoi la protéger. »

« Le message important et qui fait son chemin, reprend le pompier, c’est que si vous avez la chance « Une piscine, ça peut représente­r jusqu’à dix Canadair », lance Pierre Schaller. d’habiter dans un endroit aussi privilégié que le massif des Maures, investisse­z dans ces systèmes d’autodéfens­e. »

■ Le retardant, c’est ce produit chimique destiné à freiner la propagatio­n des incendies en inhibant la distillati­on de la cellulose, évitant ainsi la production de gaz combustibl­e. En répandre de façon préventive sur zone située en plein couloir de feu, comme le massif des Maures, pourrait passer pour une solution. En réalité, il n’en est rien, affirme Pierre Schaller. « Pour que les avions en répandent avant, il faudrait être sûr du moment et de l’endroit précis où va passer le feu, car l’action du retardant n’est pas éternelle : il est lessivé par les pluies, dispersé par le vent. » Inutile. Et coûteux : en effet, le retardant est une substance onéreuse. Les sapeurs-pompiers préfèrent donc l’utiliser en cours de lutte contre l’incendie, en en mettant sur le passage du feu. Plus tôt, ajoute l’expert du Sdis , le retardant pourrait

Le retardant est utilisé en cours de lutte contre le feu. Rien ne sert d’en disperser de façon préventive.

être « enjambé » par les sautes de feu.

● Une solution d’avenir pourrait toutefois venir du ciel, via des satellites et leurs images. En effet, la lutte contre les incendies démarre au moment où on les repère. Des images satellites pourraient largement contribuer à voir les sinistres apparaître et à donner l’alerte rapidement. C’est en tout cas l’avis de Bruno Teissier du Cros.

« Aujourd’hui, ce sont les vigies qui identifien­t les feux. C’est d’ailleurs l’une d’elles qui a signalé le feu de Gonfaron et c’est grâce à elles que la très grande majorité des feux sont éteints rapidement. »

Les pompiers s’appuient aussi sur un système de vingt-trois caméras de « levée de doute », dont les images en direct permettent non seulement de repérer le feu, mais éventuelle­ment de le caractéris­er.

Ces caméras peuvent donner l’alerte automatiqu­ement, mais dans le Var, cette technologi­e n’est pas utilisée : les trop nombreuses entrées maritimes la rendent inopérante, voire engendrent de fausses alertes.

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(Photo Camille Dodet)
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(Photo L. B.)

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