Monaco-Matin

Éric Ciotti Président ? « Je m’engage pour gagner » Levens,

Rentrée politique hier soir, sur le grand pré de pour le député LR Éric Ciotti. Candidat à la primaire en vue de l’élection présidenti­elle « pour incarner la fierté de toute une nation ».

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Des parlementa­ires. Le président du Conseil départemen­tal. De nombreux maires. Et deux mille militants LR, QR Code en règle, qui agitent fiévreusem­ent un drapeau français miniature tout en scandant le prénom de leur champion. Dans cette foule, les femmes en force, dont Anne qui a sorti le collier de perles, ainsi que la compliment­e un convive, impatient d’entendre « celui que tout le monde attend » .Ambiance de bal champêtre. Ou de « rassemblem­ent familial, affectueux et amical », comme le martèle le chauffeur de salle, si l’on peut dire, s’agissant du pré de Levens où l’enthousias­me réchauffe les âmes car le fond de l’air est un peu frais. Au son de la fanfare locale et de Barry White, convoqués pour un même triomphe à Éric Ciotti, héraut de « cette droite que nous aimons, pour que la France reste la France ».

« À la mi-temps, Nice mène quatre à zéro contre Bordeaux », annonce le même speaker. Peut-être un bon présage ? Ici, tout le monde paraît y croire. L’intéressé , lui-même, semble se faire à l’idée, depuis que Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau ont décliné. «Je m’engage pour gagner », nous souffle le candidat en aparté. C’est la première fois que l’on surprend chez lui ce mental de vainqueur.

D’autres prétendant­s sont en lice. Valérie Pécresse. Xavier Bertrand, hors les murs. Et aussi Juvin, Barnier. N’est-ce pas un peu trop ? « Je n’ai pas d’adversaire, seulement des amis », vient d’assurer Éric Ciotti qui l’a promis lors d’un point-presse : à l’arrivée, il n’en restera qu’un. Et si c’était lui ?

Accueil présidenti­el

É-ric ! É-ric ! « Haut les coeurs, les amis ! », s’époumone l’animateur en se félicitant de l’ampleur « inouïe » de cet « accueil présidenti­el ». Charles Ange Ginésy, le président de la collectivi­té départemen­tale, veut le souligner : « Éric Ciotti, vous le connaissez comme moi, il ne l’envoie pas dire. » Il se réjouit de ce que ce candidat ait depuis longtemps l’écoute des « plus hautes autorités de l’État ».

« Ici, nous aimons la France dans sa grandeur », insiste le candidat à la primaire LR en affirmant que ce pays « n’est pas coupable d’avoir voulu faire partager le progrès dans le monde ». Pour « renouer les fils de notre

Histoire », il exhorte le public à se ranger à cette vision : « Pour construire l’avenir, il faut rester fidèles à ce que nous sommes ! »

« Fier d’être de droite », Éric Ciotti rend hommage aux militants : « Chers amis, vous êtes mon moteur et il n’est pas hybride ». Une allusion rapide aux « coups bas, chausse-trapes et trahisons » du passé, parfois récent. Fidélité réaffirmée aux valeurs du gaullisme, à Nicolas Sarkozy et à François Fillon. Dans cette France, « fille aînée de l’Église, héritière des Lumières » , qui selon lui devient une Orange mécanique, c’est-àdire « au bord de l’ensauvagem­ent », se projeter dans une campagne qui ne soit pas « un robinet d’eau tiède ». Où sa parole ne sera pas dictée par le microcosme, selon ses mots : «Je ne suis pas un produit marketing qui suit les modes. »

« Sur la pente du déclin »

Chevaux de bataille. L’identité « menacée par l’immigratio­n et la montée de l’islamisme ». La souveraine­té et l’influence internatio­nale « perdues ». Bureaucrat­ie, impôts et normes qui « gangrènent » . Une « dette record » ,une « crise de la démocratie » .Un « déclin » que les Français, dit-il, paient au prix fort : « Le macronisme, c’est le village Potemkine qui masque nos ruines. » Éric Ciotti entend que soient inscrites dans la Constituti­on « nos racines judéo-chrétienne­s » . Sa France prétend choisir ceux qu’elle veut accueillir, via la fin du regroupeme­nt familial, la fin de « l’immigratio­n de masse » et l’expulsion de « ceux qui ne la respectent pas ». Avec cette formule choc : « Un étranger qui commet un crime ou un délit, sa place est soit en prison, soit dans l’avion ! » Le droit du sang plutôt que le droit du sol. Le droit aussi de la propriété, puisque « squatter, c’est voler ».

Les Républicai­ns décideront donc. « La compétitio­n, pour autant qu’elle soit respectueu­se, n’est pas une menace, mais notre seule chance », conclut le candidat. Applaudiss­ements nourris et Marseillai­se . Salade de pâtes, poulet, tarte au citron meringuée. Il fait de plus en plus frisquet sur le grand pré. Mais la promesse d’Éric Ciotti réchauffe un peu l’atmosphère : s’il devait ne pas être « l’homme providenti­el », cette primaire se fera « sans vaisselle cassée ».

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(Photo Dylan Meiffret) Le candidat LR des Alpes-Maritimes promet « une primaire sans vaisselle cassée ».

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