Les chasseurs varois dans la rue
« Seule la nature dicte sa loi à un chasseur varois. » L’inscription au dos du gilet de Marc Allione résume, à elle seule, le bonhomme. Le représentant « petit gibier » de la Fédération départementale des chasseurs du Var (FDC 83) n’en peut plus des décisions politiques prises à l’encontre de la passion qu’il partage avec 15 000 autres Varois et un peu plus de deux millions de Français. « Cet État nous prive de tous nos droits » peste-t-il, faisant référence aux dernières décisions du Conseil d’Etat annulant plusieurs arrêtés ministériels qui autorisaient certaines chasses traditionnelles (à la matole, aux pantes, à la tenderie...). Un coup de massue qui intervient après l’interdiction de la chasse à glu en juin dernier. Un coup de trop sur l’appeau. Comme 500 autres chasseurs, le Saint-Cyrien a ouvert, hier matin, un samedi de contestation à Toulon.
Cette première mobilisation signe une réelle déchirure entre les chasseurs et le futur candidat Macron. « Il y en a marre, poursuit Stéphane Martucci, vice-président de l’Association nationale de défense des chasses traditionnelles à la grive (ANDCTG). Alors qu’il n’était pas président de la République, Emmanuel Macron avait dit qu’il ne toucherait pas aux chasses traditionnelles. Et là, il fait l’inverse par calcul politique, de façon insidieuse...[...]»
Attaques contre le monde rural
« Ce n’est que le début du combat, poursuit Laurent Faudon, nouveau président de la FDC 83. Dans son viseur, le projet de loi du député des Alpes-Maritimes Loïc Dombreval. Étudié cet automne par le Sénat, ce projet de loi « visant à améliorer le bien-être des animaux de compagnie » a pour but de « réorganiser l’arsenal juridique aux fins de prévenir la maltraitance animale sous toutes ses formes ». Mais il a surtout le tort pour les chasseurs de contraindre fortement la détention, l’élevage et l’utilisation des animaux domestiques. « C’est encore une attaque, déguisée, à notre encontre...» « Au final, avec cette loi, on va arriver aux interdictions du cirque ou de la corrida, enchaîne l’ancien président Marc Meissel. L’équitation va être remise en cause. Et tout le monde rural va en pâtir. » Mais « les échéances électorales sont proches » ,etle demi-millier de manifestants sait déjà pour qui il ne votera pas. « À moins qu’il rétablisse les chasses traditionnelles et qu’il vire Barbara Pompili », sourient Fabien et Greg, venus d’Évenos et de Signes.