Monaco-Matin

OGC Nice : le tarif maison

L’OGC Nice a roulé sur Bordeaux en première période pour remporter un troisième succès cette saison en championna­t. Sportiveme­nt, tout roule !

- VINCENT MENICHINI Photos : Jean-François OTTONELLO

Un style nouveau

Un nul, trois victoires (ou presque), neuf buts inscrits, zéro encaissé : le mois d’août de l’OGC Nice, le premier de Christophe Galtier, frôle la perfection. On attendait beaucoup de l’arrivée de l’entraîneur champion de France, mais sans doute pas tant et en si peu de temps. Car, ce Gym possède son propre style, déjà, dégage beaucoup de force, de puissance et d’unité. Il n’a plus rien à voir avec ses prédécesse­urs, ne fait plus dans la possession à outrance, ou stérile, c’est au choix.

Cette équipe niçoise s’engouffre dans le moindre espace, avance pour faire mal à son adversaire, sous l’impulsion d’un duo LeminaRosa­rio à qui rien ne résiste pour le moment, et se repose sur une charnière Todibo-Dante, qui a mis fin au débat sur la nécessité de recruter un autre défenseur central.

En face, Bordeaux a été éparpillé en mille morceaux, comme Lille avant lui, comme Marseille en seconde période d’un derby à l’issue encore incertaine. Hier, il n’a rien manqué, ou peut-être tous ceux qui vont au stade pour faire autre chose qu’un concours de jets de bouteilles.

Galtier, le guide

En toute fin de match, à 4-0, Galtier est sorti de son banc pour passer une soufflante à Pablo Rosario. De l’avis du coach, son milieu n’avait rien à faire si haut sur le terrain, au coeur de la surface, à la 90e minute, ce qui a obligé Lemina à couper un contre bordelais et à prendre un avertissem­ent. Cela n’a pas plu au coach niçois, qui analyse tout, décortique tout et laisse le moins de place possible au hasard. « Pablo, je pense qu’il a compris le message, a souri Lemina, après ce nouveau 4-0. Le coach ne nous lâche jamais, il est très exigeant. Avec lui, on se remet en question après chaque match. C’est la rigueur à la Galtier. On le suit quand il nous demande quelque chose. » C’est également valable pour ses dirigeants qui ont répondu à sa volonté d’avoir un attaquant d’expérience supplément­aire en lui offrant Andy Delort sur un plateau. Hier, le coach niçois a tenu à leur rendre hommage et à les remercier pour ce cadeau de fin de mercato à près de dix millions d’euros.

Gouiri, encore lui

Il a mis deux buts mais aurait pu en mettre quatre. Contre Bordeaux, Amine Gouiri a une fois encore offert un récital et fait la misère à un “ancien”. Après Jose Fonte, à Lille, c’est Laurent Koscielny qui a pris la marée, hier, face aux accélérati­ons déroutante­s de l’internatio­nal Espoirs. Mélange de puissance et de technique, l’ancien Lyonnais a étalé toute sa classe. Son premier but ? Une action collective de toute beauté dans laquelle il est au coeur (quelle déviation pour Kluivert !) et à la finition du pied gauche, celui qui ne lui sert qu’à ne pas tomber en principe. Le deuxième ? Un nouveau penalty, qu’il est allé chercher tout seul, comme un grand, au terme d’une course depuis la gauche et des crochets dévastateu­rs sur Koscielny, qui n’a rien pu faire d’autre que de le découper par-derrière. «Ila fait un bon match, un très bon même, a salué Lemina. Mais il a encore des réglages à trouver, il le sait. Il doit encore travailler dur pour atteindre ses objectifs. »

Ça fait du beau monde !

Dolberg, Atal, Claude-Maurice, Schneiderl­in, Guessand et, donc, Delort : contre Bordeaux, Galtier a fait sans ces six garçons qui jouent tous les jours à Bordeaux et dans la grande majorité des clubs de Ligue 1.

Pour ne rien arranger, il a dû sortir Kluivert avant la mi-temps en raison d’une gêne musculaire à la cuisse droite. Avec un but et une passe décisive tout en maîtrise pour Gouiri, le joueur prêté par l’AS Rome a affiché de nets progrès dans son jeu vers l’avant et dans ses courses. Tout juste remis sur pied, Calvin Stengs est entré plus tôt que prévu. On n’a encore rien vu mais, sur certains coups, l’ancien de l’AZ Alkmaar a laissé entrevoir de réelles promesses. Toujours en mouvement, toujours la tête haute, ce garçon n’a pas l’air du tout embêté balle au pied. Avec un Boudaoui percutant, un Todibo concentré de la première à la dernière minute, un Dante affûté comme jamais, un Lotomba affamé, un Thuram incisif et un Bard étonnant, l’OGC Nice fait très belle impression en ce début de saison. « Quand on se rappelle d’où l’on vient, je ne peux qu’être satisfait », a glissé Galtier. La suite, c’est un déplacemen­t à Nantes, après la trêve, et la réception de Monaco dans un stade vide ou à moitié vide.

Quel gâchis !

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Le Gym a régalé.

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