Les entreprises régionales au coeur de la transition
De la décarbonisation des bateaux par les énergies renouvelables comme l’hydrogène, aux robots et drones pour les rendre moins polluants, moins bruyants, plus autonomes et plus sécurisés, en passant par les projets d’électrification des quais des ports de Toulon et Marseille, sans oublier la conception de bouées pour des mouillages intelligents et respectueux de l’environnement… La Région Sud fourmille de pépites, startups, PME et grandes entreprises, à l’origine de technologies de pointe.
« Une industrie plus verte et vertueuse »
Au Pôle mer Méditerranée d’Ollioules, près de Toulon, labellisé pôle de compétitivité depuis 2005, on fédère et on accompagne 430 entreprises régionales. Si, avec la Covid-19, ces entreprises ont perdu 15 à 20 % de leur chiffre d’affaires (et plus encore dans le yachting), Christophe Avellan, directeur adjoint, se veut plutôt optimiste.
« L’économie maritime a plutôt été résiliente : nous n’avons pas eu de pertes massives d’entreprises. Les sociétés étaient inquiètes, mais pas effondrées, et la R&D a toujours été dynamique. Dès l’été 2020, les Pôles mer Bretagne Atlantique et Méditerranée ont produit 25 propositions, notamment pour développer la robotique, la digitalisation et la décarbonisation des transports. La volonté est d’aller vers une industrie plus verte, plus vertueuse, même si nous étions déjà sur cette trajectoire. »
Les ports de Toulon et Marseille vont bénéficier d’une modernisation et de l’électrification des quais.
projets labellisés en
En 2020, 44 projets portés par ces entreprises ont été labellisés. « Les entreprises n’ont pas baissé les bras. Elles ont continué d’innover, soutenues par l’État, l’Ademe, la Région, les acteurs de l’économie maritime. 2020 a été une très bonne année au niveau de l’innovation. »
En plus du « chèque relance export », ces entreprises ont bénéficié du plan de relance, à hauteur de 100 millions d’euros. Dix-sept projets ont été retenus, dont celui de Cegelec Défense et Naval SudEst, à Toulon, qui vise à réhabiliter une friche industrielle dans la zone portuaire de La Seyne pour créer un chantier naval destiné à la réparation de navires autour d’un site multi-usages. Le projet a bénéficié d’un soutien de 800 000 euros.
Quant à Sonocar Industrie, à Toulon, connu pour le carénage de gros navires comme ceux de la base navale dont le porte-avions Charles-deGaulle, la société a bénéficié d’une aide de près de 600 000 euros (sur un investissement d’un million d’euros) pour l’achat d’un procédé robotisé de décapage par ultrasons en eau douce, plus moderne et plus propre. Ces entreprises ont ainsi continué d’investir malgré la crise. Plus de 85 millions, selon Christophe Avellan, dont 30 financés grâce au plan de relance, sans compter l’argent versé pour la modernisation et l’électrification des ports de Marseille et Toulon, notamment pour les navires de croisière.
« Garder la tête hors de l’eau »
De quoi permettre en tout cas à toute la filière de « garder la tête hors de l’eau » pour continuer d’innover dans le bon sens. Ces entreprises régionales travaillent par exemple sur les énergies renouvelables, la construction de navires plus vertueux et intelligents, sur les sons produits par les bateaux, l’impact des fumées ou encore la sécurité, avec des systèmes à propulsion sans hélice. « Nous sommes la première région maritime de France et le leader français sur la robotique et l’innovation digitale en matière de navire autonome. »
Démonstration à Hyères pour les JO
Une Région Sud si en avance et riche d’atouts qu’elle présentera le 6 octobre prochain à Hyères quelques-unes de ces innovations aux organisateurs des Jeux olympiques de 2024. Trois entreprises varoises, Marine Tech (lire cidessous), Eca Robotics et SeaOwl, aidées de 16 entreprises partenaires de la région, dont Thales et My Data Models à Nice, présenteront des drones marins, sous-marins et aériens en capacité de sécuriser des navires et de détecter des menaces. «Ce sera une première nationale voire européenne. Si notre région attire la France maritime tout entière à Nice, c’est bien pour montrer que nous ne sommes pas qu’une zone de villégiature. Nous rayonnons dans le monde entier. L’économie maritime créée des emplois stables et durables (120 000 environ). Nous avons à Marseille le premier port de France, à Toulon le premier port militaire, et à Nice le yachting. » Seul hic, comme pour d’autres secteurs : le recrutement. « Le maritime a besoin d’ingénieurs qualifiés. »