« La filière nautique est un des piliers de notre économie »
La ministre de la Mer, Annick Girardin, sera présente à Nice cette semaine pour les 16es Assises de l’économie de la mer. Plaisance, environnement, pêche, formation, elle dévoile ses priorités.
Que représente la plaisance en France ?
On compte actuellement millions de plaisanciers occasionnels. permis bateau sont délivrés chaque année, c’est conséquent ! Nous comptons installations portuaires pour la plaisance et emplacements.
Il y a plus de immatriculations de bateaux chaque année. Ce secteur est non seulement prisé par de très nombreux Français, mais aussi par de nombreux touristes étrangers.
Quel est son poids dans l'économie ?
La filière nautique représente emplois directs, pour environ , milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel. L’industrie nautique exporte % de sa production. C’est l’un des piliers de notre économie maritime.
Quelles sont vos ambitions en la matière, est-ce l'un des leviers possibles de la relance ?
J’étais jeudi dernier au Yachting Festival de Cannes, parce que je crois profondément en la filière de la plaisance et de la grande plaisance. Nous avons des atouts majeurs, touristiques, portuaires, industriels. Il s’agit de les mettre en perspective, au service d’un projet de développement économique de territoire, pourvoyeur de richesses et d’emplois, dans le respect de l’environnement. pour que cet environnement, que nous devons protéger, reste attractif pour la plaisance. Je sais que chaque plaisancier saura adopter une attitude écoresponsable ! Des systèmes novateurs existent, notamment dans les ancrages.
La plaisance est souvent montrée du doigt comme polluante. Quelle est la réalité, et quelles nouvelles technologies pour préserver nos eaux ? plus contraignant sur les espèces menacées ?
Annick Girardin, ministre de la Mer.
Cela montre que la gestion des stocks a un effet. Il faut poursuivre dans cette voie, notamment en renforçant notre communication.
Qu'attendez-vous des Assises de l'économie de la mer à Nice ?
Cette édition suit et prolonge le discours de Montpellier de , qui a réuni les acteurs maritimes français et les décideurs politiques. Cela a été une mobilisation de tous les acteurs. Un esprit de conquête, pour donner corps à l’ambition définie par le président de la République en : reconnaissons la part maritime de notre destin. (je pense au plan d’accompagnement Brexit, aux travaux du Fontenoy du maritime, au plan de relance) et nous serons également au rendez-vous de la conquête en matière de recherche, de connaissance de nos océans, et de développement économique.
% de la flotte de commerce mondiale bat aujourd'hui pavillon de complaisance. Celui que certains appellent le pavillon de la honte offre des avantages fiscaux, des contrôles moindres, une main-d’oeuvre bon marché et fait naviguer des navires en piteux état. Quels leviers pour agir ?
Il existe une confusion entre la complaisance, l’offshoring fiscal, le nivellement social, les navires sous norme… Tous les navires du monde sont soumis à un contrôle coordonné par les États côtiers. Si je prends le classement , la liste blanche comporte les plus grands « pavillons de complaisance », y compris aux premières places.
A contrario, certains pavillons dits « premiers registres » sont sur la liste noire… Pour améliorer la sécurité de la navigation et les conditions sociales, la France doit gagner en influence internationale et poursuivre ses actions décisives à l’Organisation maritime international et à l’Organisation internationale du Travail. Notre action sur les gaz à effets de serre a été très reconnue.
Combien d'emplois peuvent-ils être créés en marine marchande ?
Je considère que le pari sera réussi si les acteurs économiques réussissent à créer emplois directs d’ici à ans. Et je crois qu’il n’est pas impossible de faire plus ! Toute la dynamique du Fontenoy vise à créer des conditions favorables aux investisseurs et aux marins français.
Je crois profondément en la filière de plaisance et de grande plaisance”
Comment comptez-vous accompagner concrètement la transition écologique du secteur maritime ?
Le Fontenoy contient des mesures en ce sens. Tout sera dévoilé le mardi septembre, date de l’ouverture des Assises de l’économie de la mer.
Quel sera le budget alloué au Fontenoy du maritime ?
Le Fontenoy, ce n’est pas un budget mais des outils, des leviers pour développer la marine marchande. Je prévois toutefois une hausse très significative du budget de l'École nationale supérieure maritime (ENSM), car la formation est une priorité. L’aide à l’emploi maritime sera également financée par mon ministère.
La mer est une source d'enjeux considérables pour le développement économique, mais elle souffre de l'activité humaine. La protection de la nature et l'économie sont-elles vraiment conciliables ?
Cette conciliation est le coeur du e objectif de développement durable. Elle est indispensable à terre, elle l’est également en mer. Et comme à terre, il faut développer notre connaissance de la mer : on ne protège bien que ce que l’on connaît bien.
Avez-vous l'assurance que le ministère de la Mer sera maintenu, dans l'hypothèse d'un second mandat d'Emmanuel Macron ?
Comme l’a dit le président de la République lors des Assises de , je n’ai qu’une certitude, celle que le XXIe siècle sera maritime !