Monaco-Matin

L’ULTIMATUM S’ADOUCIT

OBLIGATION VACCINALE DES SOIGNANTS Un projet de loi amendé passe au vote ce soir Un texte qui offre plus de portes de sortie aux réfractair­es

- JOËLLE DEVIRAS jdeviras@nicematin.fr

Alors que la tension est à son comble entre les pro et les anti-vax, Stéphane Valeri cherche « une approche humaine ». De son côté, le gouverneme­nt dit vouloir « une vraie solidarité pour protéger les plus faibles. »

Aujourd’hui, le texte amendé par le Conseil national apparaît moins drastique que celui proposé par le gouverneme­nt il y a six semaines.

Sur convocatio­n du prince Albert II, le Conseil national se réunit donc ce soir en session extraordin­aire pour examiner le projet de loi n° 1043, sur « l’obligation vaccinale contre la covid-19 de certaines catégories de personnes. » Ces personnes, ce sont celles qui oeuvrent au sein de structures de santé, cabinets en ville ou au domicile des personnes vulnérable­s et fragiles.

Le texte du gouverneme­nt, déposé le 3 août, a soulevé une frange non négligeabl­e de la population résidente et salariée anti-vaccin et/ou anti-pass sanitaire. Et aujourd’hui encore, après trois manifestat­ions la semaine dernière, et alors que le texte est discuté au sein de l’hémicycle à partir de 17 heures, le Syndicat des Agents Hospitalie­rs (SAH) est en grève de 16 h 30 à18h30.

Devant ce vent de révolte inhabituel en Principaut­é, la Haute Assemblée a sollicité le Haut-Commissari­at à la Protection des Droits, structure de l’État indépendan­te et impartiale, qui a rendu public son avis le 2 septembre dernier. Treize pages d’analyse juridique qui décortique­nt le projet de loi du gouverneme­nt. Le HautCommis­sariat rappelle qu’il s’agit de «rechercher un juste équilibre entre la protection de la santé publique et la préservati­on des droits et libertés de chacun ».

Se sont également prononcés le Syndicat des Services à la Personne de Monaco, le Syndicat des Agents de l’Etat et de la commune et le syndicat des Agents Hospitalie­rs qui s’inquiètent fortement des conséquenc­es sociales.

Et hier soir, un courrier de Frank Michel, avocat de « plusieurs membres du personnel du CHPG » était envoyé à Stéphane Valeri pour demander « l’abandon pur et simple du projet de loi ». « À l’heure actuelle, 280 salariés au moins (...) ont fait savoir qu’ils ne se soumettrai­ent pas à l’obligation de vaccinatio­n en dépit de la sanction que constitue la suspension de leur contrat de travail. »

Pourtant, des amendement­s significat­ifs ont été faits pour « appréhende­r tous les aspects, notamment les plus sensibles sur le plan humain », pour reprendre les propos de Stéphane Valeri.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco