Il compose une symphonie sans être musicien !
Grâce à des complices musiciens, le résident monégasque David Randall a créé une symphonie qui sera jouée samedi par le Philharmonique. Récit de la naissance d’une oeuvre.
Un jour, l’homme d’affaires anglais David Randall alla trouver le directeur d’un orchestre londonien.
« - Je souhaite devenir chef d’orchestre», lui dit-il !
« - Vous êtes musicien ? - Non !
- Alors, ce sera impossible ! »
David Randall ne s’avoua pas vaincu : «Jenepeuxdevenir chef d’orchestre , alors je serai compositeur !» C’est ce qui est arrivé. Installé en Principauté depuis 1981, David Randall tient entre les mains la partition d’une symphonie dont il est l’auteur, intitulée Chemins vers la Rédemption, qui sera jouée samedi par le Philharmonique de Monte-Carlo.
Comment les choses se sont-elles passées ? Il explique : « Me trouvant dans un hôtel à Zurich, je rencontre un violoniste italien. Je lui demande s’il serait capable d’écrire sur papier des thèmes que j’avais dans la tête et que je lui chanterais. Il me dit que oui. Je le pris au mot et commençais à créer ma musique. » l»
Chanter pour faire écrire sa musique
David Randall travailla ensuite de la même façon avec un musicien américain, Kirk Whipple, rencontré à Monaco. Il alla le voir au Massachusetts. David Randall ajoutait des mesures aux mesures. L’oeuvre grandissait. Une première partie, une deuxième, une troisième. Au début, il voulait faire dix minutes. Il était déjà arrivé à une demi-heure ! Revenu en Principauté, David Randall, installé dans son splendide bureau de la place des Moulins, continua à échanger par internet avec son correspondant musicien. Ils étaient chacun devant leur écran, l’un le jour, l’autre la nuit. Et l’oeuvre avançait. Parvenu à la quatrième partie, David Randall décida qu’en plus de ses musiciens, il ajouterait une chanteuse. Elle chanterait un poème Ne pleurez pas devant ma tombe. Cette fois-ci l’oeuvre faisait une heure.
Kirk Whipple l’écrivit pour deux pianos. C’était bien mais insuffisant ! David Randall voulut la transcrire pour un orchestre. Il lui fallut à présent un orchestrateur. Il le trouva en la personne de l’anglais Ben Foskett. David Randall « entendait » des violons ici, des trompettes là, ailleurs un cor anglais. Et Ben Foskett noircissait les portées musicales. L’oeuvre finit par devenir une symphonie pour grand orchestre. Elle sera jouée lors du gala organisé par les Amis de l’Orchestre Philharmonique. Le chef sera Philippe Béran, la chanteuse la soprano internationale Nicole Beller-Carbone. Et c’est ainsi que verra le jour la symphonie du compositeur qui ne connaissait pas la musique !
Samedi 18, Auditorium, 20 heures. Tarifs : 6 à 35 euros. Tél. 98.06.28.28.