Attentats du -Novembre : « une enquête sans précédent »
Le procès des attentats du 13-Novembre est entré, hier, dans le vif du sujet avec le premier témoignage d’un enquêteur des services français de l’antiterrorisme, interrompu au bout de quelques minutes par le principal accusé Salah Abdeslam. Commissaire de police, « Sdat 99 », l’identification sous laquelle il dépose, est chargé de présenter l’enquête. Costume sombre, chemise rose, débit rapide, il s’exprime à la barre sous couvert de l’anonymat mais sans masque. Dès le début de son exposé devant la cour d’assises spéciale, le seul membre encore en vie des commandos du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam, se met à hurler, sans micro, depuis le box des accusés : « C’est quand qu’on aura la
Les rescapés des attentats et les proches des victimes devront attendre fin septembre pour prendre la parole.
(Doc BFMTV) « constatations simultanées sur huit scènes de crime », tout en procédant «à une collecte minutieuse de toutes les traces d’indices qui peuvent être microscopiques ».
Plus de mille enquêteurs ont été mis sur le pont, et confrontés à des « scènes indicibles », précise le policier, « dans un schéma de course contre la montre » et de « risque de sur-attentat ».
Enquête tentaculaire
Son intervention, prévue sur plusieurs heures, était suivie des questions des avocats généraux, des avocats des parties civiles et de la défense. Aujourd’hui, il cédera la barre à la juge antiterroriste belge Isabelle Panou. Tentaculaires, les investigations menées en Europe et audelà ont permis de reconstituer la préparation et le déroulement des attaques pilotées par le groupe Etat islamique (EI), qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis. Même si des questions demeurent, les enquêteurs sont parvenus en quatre ans à identifier commanditaires, planificateurs, artificiers, convoyeurs et intermédiaires de la cellule, ainsi que leur parcours de la Syrie à la Belgique puis la France, via la route des migrants. Les rescapés des attentats et les proches des victimes auront la parole fin septembre et pendant cinq semaines pour mettre leurs mots sur cette nuit d’horreur, évoquer le souvenir de ceux qu’ils ont perdus et décrire les maux de leur vie d’après.
Les accusés ne devraient pas être interrogés sur le fond du dossier avant le mois de janvier.
Onze d’entre eux, dont Salah Abdeslam, comparaissent détenus. Trois comparaissent libres sous contrôle judiciaire. Six autres sont jugés par défaut, dont le commanditaire présumé de l’opération Oussama Atar et les « voix » françaises de sa revendication, Fabien et Jean-Michel Clain, tous les trois présumés tués lors d’une frappe occidentale en Syrie.