Monaco-Matin

Timothée Chalamet épatant dans Dune au cinéma

« UNE EXPÉRIENCE INÉDITE »

- CÉDRIC COPPOLA magazine@nicematin.fr

Dans la peau de Paul Atreides, le comédien, magnifique­ment dirigé par Denis Villeneuve épate dans Dune. À découvrir dès ce mercredi dans les salles obscures.

Révélé dans la romance Call

Me By Your Name, l’acteur franco-américain a su rapidement s’imposer à Hollywood et fait preuve d’une véritable exigence artistique dans ses choix de projets. Aussi à son avantage dans les univers de Greta Gerwig, Woody Allen, Wes Anderson que de Felix Van Groeningen, il s’illustre aujourd’hui dans la superprodu­ction Dune, nouvelle adaptation du roman de Frank Herbert par Denis Villeneuve. Un rôle marquant qui montre toute l’étendue de son talent et qui devrait marquer une nouvelle étape dans sa déjà riche carrière.

Connaissie­z-vous le livre de Frank Herbert avant d’être engagé sur le projet ?

Lorsque j’ai appris que Denis Villeneuve s’était attelé au projet, j’ai lu à peu près la moitié du roman. Il n’y avait pas beaucoup d’indices sur Internet et voulant absolument incarner Paul Atreides, je me suis inscrit à une alerte Google sur Dune ,cequime tenait au courant des informatio­ns et me permettait de me positionne­r pour le rôle. Puis lorsque Denis m’a demandé de le rencontrer lors d’une édition du Festival de Cannes, je suis allé plus loin dans la lecture, plus précisémen­t, plus studieusem­ent.

Vous avez travaillé avec Christophe­r Nolan sur

Interstell­ar et donc maintenant avec Denis Villeneuve sur Dune. Soit deux maîtres de la SF. Leurs univers sont différents mais qu’avez-vous appris de chacun d’eux ?

Je pourrais parler des jours entiers de ces deux maîtres du cinéma. Ils sont fascinants et il y a de véritables convergenc­es entre eux. Je pense par exemple au compositeu­r Hans Zimmer qui signe la bande originale de Dune et qui collabore souvent avec Christophe­r Nolan. Cela va même encore plus loin et touche à leur vision du monde puisque ces deux films sont une mise en garde contre la destructio­n et la surexploit­ation de l’environnem­ent. Quant à ce qui me concerne, en tant qu’acteur, j’ai eu la même démarche et j’ai beaucoup aimé travailler à leur côté.

Dune est une saga. Connaître le véritable destin de Paul Atreides vous a-t-il aidé dans son approche ?

Oui… et non, dans la mesure où l’essentiel dans ce premier volet était de cerner qui était vraiment Paul Atreides avant qu’il n’arrive au pouvoir. C’est une rampe de lancement vers son destin.

Cependant jusqu’à la fin du tournage, je demandais souvent à Denis Villeneuve ce que le personnage faisait du pouvoir dont il hérite… Il s’est montré très précis et a su se concentrer sur son humanité sans se perdre sur son côté invincible. Paul progresse de façon non convention­nelle et même s’il semble être “réaliste”, il ne l’est pas et se dirige dans des directions qu’on ne soupçonne pas.

« J’adorerais tourner en langue française »

Plus généraleme­nt comment avez-vous préparé ce rôle ?

Lorsque vous avez comme matériau un tel livre, la phase de préparatio­n est merveilleu­se pour un acteur. L’ouvrage de Frank Herbert est très fort, fourmille de détails et je me suis senti dans une sorte d’héritage littéraire. Ce rôle était aussi très physique et, pour être à la hauteur, j’ai travaillé pendant plusieurs mois avec le coordinate­ur des combats Roger Yuan. Nous avons d’abord répété aux Etats-Unis puis il m’a rejoint en France, à Angoulême lorsque je tournais The French Dispatch de Wes Anderson.

Avez-vous souhaité regarder le film de David Lynch pour voir comment il avait abordé votre personnage ?

Je ne m’en tiens pas à une seule version du personnage et j’aime autant la vision de Denis Villeneuve que celle de David Lynch. J’ai aussi regardé ce documentai­re sur la tentative d’Alejandro Jodorowsky, où Salvador Dali devait jouer l’empereur de la galaxie… Le livre est si dense qu’il laisse une multitude de points d’accroche pour jouer Paul. J’espère seulement que les fans trouveront leur compte lors de la projection.

Comment avez-vous travaillé avec Rebecca Ferguson pour mettre au point cette relation mère-fils, que l’on n’a pas l’habitude de voir dans un film de science-fiction ?

Nous avons eu la chance de pouvoir passer pas mal de temps ensemble avant de commencer le tournage. Et comme Rebecca avait eu un bébé, elle était pleine d’une belle énergie et cela l’aidait à nourrir un certain instinct maternel. À sa propre expérience de mère se mêlait ma propre expérience de fils dans la vie. Il y a une jolie complicité entre Paul et Lady Jessica, qui est une dure à cuire comme l’est l’ordre “Bene Gesserit” dont elle fait partie.

Dune vous consacre définitive­ment comme une superstar d’Hollywood. Avezvous cependant envie de venir tourner dans un film français ?

Oui… Et j’adorerais tout simplement tourner en langue française. Pour citer quelques noms j’aimerais tourner avec François Ozon, Jacques Audiard, le québécois Xavier Dolan… Vous savez, je ne suis pas une superstar. Faire Dune était simplement m’engager dans une expérience qui m’était inédite, notamment dans la dimension épique du tournage, la taille de l’équipe, des plateaux…

Dune a aussi influencé George Lucas pour Star Wars. Paul Atreides ne serait-il pas quelque part, un padawan, un chevalier Jedi en formation ?

Il cherche son identité et va devenir un leader pour son peuple. Il y a donc une forme d’éducation Jedi dans son apprentiss­age d’une force qui semble au départ le dépasser. Mais je suis certain que les fans sauront décrypter cela mieux que moi !

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