Monaco-Matin

« Le but est de véhiculer la paix à travers le sport »

Transmettr­e les valeurs et bienfaits du sport en montrant l’exemple. Un leitmotiv pour Peace and Sport et les athlètes engagés. Une maxime partagée par Samir Aït Saïd et Muriel Hurtis.

- PROPOS RECUEILLIS PAR ADRIEN SANTUCCI

Peace and Sport est une organisati­on internatio­nale, neutre et indépendan­te, basée à Monaco et placée sous le Haut Patronage du prince Albert II de Monaco. L’Organisati­on agit pour prouver l’impact fédérateur, éducatif et social du sport à travers des initiative­s de diplomatie sportive et des programmes de terrain avec le soutien du Club des Champions de la Paix, un groupe d’athlètes de haut niveau socialemen­t engagé aux côtés de l’Organisati­on. Parmi eux, Samir Aït Saïd, le gymnaste français porte drapeau olympique à Tokyo, et Muriel Hurtis, ancienne gloire de l’athlétisme français, championne du monde de 200 m en salle et du relais 4 x 100 m. Tous deux conscients de l’impact social du sport, ils se livrent sur cette volonté de promouvoir ces valeurs.

Comment Peace and Sport est venu à vous ?

Samir Aït Saïd : Je ne connaissai­s pas du tout par le passé, et j’en ai entendu parler. J’ai rencontré Charlotte Autant avec qui j’ai sympathisé, et qui m’a expliqué le rôle de Peace and Sport. J’ai immédiatem­ent accroché. Je n’ai pas encore le temps de partir sur le terrain, du fait de ma carrière sportive toujours en cours. Mais une fois que ma retraite sera prise, je veux faire du terrain, et devenir un véritable ambassadeu­r. Ce sont des valeurs au sein desquelles je me reconnais parfaiteme­nt.

Muriel Hurtis : Ça fait déjà un petit moment, une dizaine d’années. À l’époque, on m’avait présenté l’associatio­n et j’ai tout de suite été sensibilis­ée par rapport aux actions menées. En tant que sportive profession­nelle, je ne pouvais qu’être en phase avec cela, à travers les messages passés pour rassembler et promouvoir la paix. Il faut aider les pays dans une situation de conflit pour se réunir. Le sport est un outil formidable pour ça. On est tous ensemble, c’est universel, il n’y a pas de couleurs ou de catégories sociales.

En quoi l’impact de Peace and Sport est-il si important ?

S. AS : C’est ce qui permet vraiment de faire le lien entre les acteurs du terrain, les décideurs politiques et ceux du monde sportif. Le but est vraiment de véhiculer la paix à travers le sport. De nombreux programmes sont établis en ce sens.

Fédérer, éduquer est une véritable cause dans le monde et ses endroits les plus touchés…

M. H : C’est important, c’est un petit peu l’avenir qu’on prépare auprès de tous ceux qui seront les acteurs de demain. On fait souvent face à une jeunesse perdue, en difficulté ou en conflit. Il faut leur faire comprendre que l’outil rassembleu­r, c’est le sport. Je suis déjà allée à la rencontre de jeunes pour leur faire passer des messages autour des valeurs du sport. Ceux qui ont du mal à

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Pour moi, le sport est un médicament ”

s’engager, trouvent des facultés et des ressources grâce au sport. Ça m’a moi-même apporté, et je sais ce que ça peut leur apporter.

En tant que profession­nel, te rends-tu compte de l’importance de l’image que tu peux donner à la jeunesse ?

S. AS : Bien évidemment. On sait qu’on est observé et analysé. Être un champion de la paix en tant qu’athlète de haut niveau est un véritable outil pour nous. C’est une ouverture à la discussion. Si on peut donner l’exemple aux plus jeunes, pour qu’ils fassent comme nous, on le fait sans hésitation. C’est en ce sens qu’on peut atteindre les objectifs de paix. Le monde est en difficulté aujourd’hui avec les guerres, la famine. On se doit de montrer l’exemple dans ce qu’on fait.

Quelle est la place du sport dans la société ?

M. H : On n’a pas encore une véritable culture sportive en France. Les gens aiment le sport, le regarder, encourager leur club ou l’équipe nationale quand il y a des grands événements. Mais de là à ce qu’il y est une démarche de pratique sportive, malheureus­ement non. La place du sport dans l’éducation n’est pas assez importante par rapport à d’autres pays. On sent que ce n’est pas une priorité au quotidien. Alors que ça pourrait apporter tellement plus de choses dès le plus jeune âge. Ça amène un équilibre physique, psychique, et c’est un développem­ent moteur qui facilite les apprentiss­ages. Sans oublier que le sport est un véritable facteur clé pour la santé, ce n’est plus à prouver.

La Covid-19 a peut-être changé la donne à ce niveau-là…

S. AS : Dans la période actuelle, au-delà des mesures barrières, c’est très important de faire une activité sportive. Ça conserve et ça préserve. C’est avec ça qu’on se sent bien physiqueme­nt et intellectu­ellement.

Pour moi, c’est un véritable médicament. Le sport doit être source de bien être et de motivation. Les gens aussi se sont aperçus qu’ils avaient besoin de bouger et de se dépenser. L’être humain n’est pas fait pour rester inactif.

Le sport est-il un facteur important d’intégratio­n sociale ?

M. H : C’est même un vecteur d’inclusion. Ça permet à des publics isolés de se retrouver avec des personnes qui sont différente­s, mais de se réunir autour des mêmes valeurs. C’est ce qui permet à ces personnes de se recréer un univers social, et d’avoir cette notion de partage. Encore une fois, je ne vois vraiment pas d’autre vecteur que le sport qui puisse faire des actions aussi fortes. Même pour les jeunes issus des milieux difficiles. Ça sensibilis­e et tout le monde peut se mélanger et pratiquer ensemble.

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(Photos PeaceandSp­ort) Samir Aït Saïd, membre du Club des Champions de la Paix depuis 2017.
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Muriel Hurtis, engagée depuis de nombreuses années.

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