Monaco-Matin

Les Mentonnais devront bien passer aux urnes

Par arrêté en date du 10 décembre, la préfecture a confirmé qu’une élection municipale partielle intégrale serait organisée les 30 janvier et 6 février. La voix revient aux habitants.

- ALICE ROUSSELOT ET YANN DELANOË

Dans le feuilleton qui anime la ville de Menton depuis la mort de son maire historique, Jean-Claude Guibal, c’est peu dire que la préfecture a maintenu le suspense. Attendant un mois (et un jour) pour entériner la tenue d’une nouvelle élection, bien que les démissions de l’ex-première adjointe Sandra Paire et de ses soutiens aient rapidement été reconnues valables par les services de l’État.

La vacance de plus d’un tiers des sièges du conseil municipal rend en effet obligatoir­e – selon la loi – une élection partielle intégrale. C’est désormais officiel. Par arrêté du 10 décembre, les électeurs mentonnais sont appelés aux urnes les 30 janvier et 6 février prochains afin d’élire leur nouveau maire.

Dépôt des listes entre le 10 et le 13 janvier

Pour qui aime fouiner sur Internet, un premier signal était apparu sur le site de la préfecture mercredi après-midi, avec la création d’un onglet consacré à Menton dans la rubrique « élections partielles 2021 ». Sans que les espaces « candidat » et « informatio­n » ne soient pour autant remplis dans un premier temps. Alors que l’élection d’Yves Juhel s’était faite en interne, au sein du conseil municipal, la voix reviendra cette fois-ci aux Mentonnais.

Comme beaucoup de citoyens l’appelaient de leurs voeux, à l’instar de cette internaute qui résumait la situation en ces termes : « La ville n’appartient pas à une poignée d’élus mais à toute la population mentonnais­e ».

Le nouveau scrutin permettra par ailleurs à toutes les forces politiques en présence sur le territoire de soumettre une liste, et non plus aux seuls anciens membres de la liste « Unis pour Menton » conduite en 2020 par Jean-Claude Guibal. La gauche unie et les écolos ont déjà fait savoir qu’ils s’employaien­t à candidater. D’autres noms circulent, sans que rien ne soit officialis­é pour autant. Les candidats devront en tout cas déposer leur liste entre le 10 et le 13 janvier au bureau des élections du centre administra­tif départemen­tal (Cadam) à Nice. Quant aux électeurs ils devront être inscrits sur les listes électorale­s avant le vendredi 24 décembre. La campagne électorale, très courte, sera soumise aux mêmes règles qu’un scrutin traditionn­el.

Qui gère Menton jusqu’aux élections ?

Et en attendant ? Dans de tels cas de figure, le Code général des collectivi­tés territoria­les prévoit la création d’une délégation spéciale, composée de trois membres, pour gérer les affaires courantes :

« La délégation spéciale est nommée par décision du représenta­nt de l’État dans le départemen­t dans un délai de huit jours à compter de la constatati­on de l’impossibil­ité de constituer le conseil municipal. Le président remplit les fonctions de maire. Ses pouvoirs prennent fin dès l’installati­on du nouveau conseil ».

À noter que cette décision de la Préfecture, dont les tenants et les aboutissan­ts ont vraisembla­blement été jaugés jusqu’au niveau national, aura aussi un impact sur la Communauté d’agglomérat­ion de la Riviera française : les conseiller­s municipaux et communauta­ires étant élus lors du même scrutin, pour la même durée de mandat, la démission d’un conseiller municipal met aussi fin au mandat de conseiller communauta­ire. Pour la politique mentonnais­e, tout est donc à refaire.

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(Photo Jean-François Ottonello) La course à la mairie ne fait que commencer...

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