Monaco-Matin

« Je n’oublie pas d’où je viens »

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Pourquoi parrainez-vous l’associatio­n BLO (Besoins, Loisirs, Organisati­on), qui vient en aide aux personnes démunies et aux jeunes * ?

Je n’ai pas forcément réfléchi. C’est l’éducation de mes parents. Ils m’ont toujours appris à venir en aide aux autres. Et puis j’ai compris l’impact que le sportif peut avoir auprès des enfants et des personnes qui ont une vie dite ‘‘normale’’, loin du foot.

Pendant le confinemen­t, vous avez offert 1500€ de denrées alimentair­es dans un quartier à Tours. Vous vous sentez redevable ?

C’est mon quartier qui m’a forgé, formé et appris à me connaître. Je ne me suis pas senti redevable. Je l’ai fait naturellem­ent. Quand mes amis m’ont

(1) proposé d’être parrain, je leur ai dit que si on se lançait, c’était pour faire quelque chose de sérieux et aider le plus de personnes possible. Quand j’ai du temps libre, je parle souvent avec les référents de BLO. On cherche des idées à mettre en place.

Votre maman a dit : « Monaco, ce n’est pas la vraie vie ». Cet engagement, c’est pour rester connecté avec vos racines et le monde d’en bas ?

Diop s’engage pour les plus démunis.

Je suis dans le foot, comme beaucoup d’autres Français issus des quartiers et on n’oublie pas d’où l’on vient. On vit dans le confort et ça ne reflète pas la ‘‘vraie vie’’. On n’a pas les mêmes problèmes. Si on peut rendre la vie de certaines personnes plus facile, on le fait volontiers.

Votre notoriété s’est accrue, est-ce facile à gérer ? Oui, je ne suis pas devenu une superstar. Je reste un peu timide dans la vie de tous les jours. Quand on me demande des photos, je ne refuse jamais mais je suis assez gêné. Je suis toujours la même personne. J’aimerais être un joueur qui compte et, si c’est le cas un jour, cela voudra dire que j’aurai franchi quelques paliers. Mais quoi qu’il arrive, j’aimerais rester Sofiane, garder mes valeurs. Même si j’ai peur que ce ne soit pas toujours possible. Quand tu sors dans la rue, on te reconnaît pour le joueur que tu es. J’apprends à accepter cet aspect du métier.

On vous sent bien entouré. Avez-vous coupé les ponts avec des amis qui pouvaient s’avérer nuisibles pour votre carrière ?

Si je peux donner un conseil à d’autres jeunes, c’est que l’entourage est primordial. J’ai su me séparer de certaines personnes qui ne me faisaient pas avancer. Dans mes proches, personne ne me fera jamais dévier de ma route et tout le monde est important. Je quadrille les choses. Certains me sont utiles profession­nellement. D’autres pour rire, partir en vacances ou m’évader du foot. Mon cercle d’amis est au courant de tout ça. Ils savent très bien différenci­er mon métier et l’amitié que nous avons.

* Il a été sollicité par Malamine Doumbouya, un ami qui évolue

à Lorient et qu’il a connu au centre de formation à Rennes.

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