Monaco-Matin

“Djibril (Sidibé)

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Vous avez découvert la Ligue des Champions à18ans…

Je ne réalisais pas forcément ce que je vivais. Dans les années qui ont suivi, j’ai un peu cogité. J’ai à coeur de retrouver cette compétitio­n. La saison dernière, on a vite compris qu’il y aurait quelque chose à aller chercher. On n’était vraiment pas loin de regoûter à la phase de groupes. Quand on voit le passé du club, on ne peut qu’avoir envie de la rejouer.

Vous avez aussi vécu des moments plus difficiles… Après la C1, il y a eu la N2 à l’ASM, la L2 à Sochaux…

J’étais déjà en avance, je jouais en profession­nel. Je n’avais pas forcément à me plaindre. Quand je joue en L2, d’autres sont encore en CFA. A ce moment-là, tu

Votre père vous a beaucoup aidé à relativise­r…

Il m’a remis dans le droit chemin et m’a dit que j’avais de la chance d’être pro. J’aurais pu évoluer beaucoup plus bas. Sochaux, ce n’était pas si mal, c’est un club très reconnu. Je suis très content d’être passé par là-bas.

J’ai beaucoup appris.

Avant d’aller à Sochaux, vous deviez rejoindre Angers mais le prêt n’est jamais venu…

Sur le coup, ce n’était pas joyeux. C’est le football business, c’est comme ça. Les avis changent, on te veut, on ne te veut plus. Ça se fait, ça ne se fait plus. J’aurais peut-être eu une carrière différente si j’étais allé à Angers. C’est le

Vous avez déjà dit : « Je sais ce que c’est d’avoir son moment de gloire puis de retomber dans la facilité ». Que vouliez-vous dire ?

C’est ce que Cesc (Fabregas) nous dit souvent. Quand tu es en haut, le plus dur est d’y rester. J’étais l’un des jeunes joueurs de L1 les plus utilisés. Mes performanc­es étaient plutôt bonnes même s’il n’y avait pas ces statistiqu­es que je peux avoir maintenant. On parlait beaucoup de moi et peut-être que je me suis vu trop beau. J’aurais dû continuer à travailler. Sochaux m’a permis de retrouver le goût du travail et je connais désormais les erreurs que je ne dois plus commettre.

On ne vous y reprendra plus ?

La maturité sert à ça. Je vous le confirme, c’est fini.

En quoi le Sofiane de 2018 est différent de l’actuel ?

Il est plus réfléchi aujourd’hui. Il s’est développé physiqueme­nt et mentalemen­t. Il a toujours cette fougue qu’il ne doit pas perdre. C’est aussi ce qui fait mon jeu. Le Sofiane de 2018 était dans la

Ça se voit dans vos stats…

J’avais à coeur d’en avoir ici parce que j’en avais à Rennes. Je marquais beaucoup et je faisais marquer. Quand j’arrive en pro, je ne mets pas un but et je ne fais pas une passe décisive de la saison. Je me remets alors en question et je me demande si j’y arrive toujours. Il m’a fallu un déclic. Je marque, je suis décisif mais je pourrais l’être encore plus. J’essaie d’être plus souvent dans la surface. Le jour où j’aurai passé cette étape, je ne serai plus le même joueur.

Défendre n’est pas inné chez vous. Comment forcezvous votre nature ?

Il y a des progrès même si j’avais un peu de mal au départ. J’ai appris assez vite. C’est ce qui m’a coûté d’être sur le banc parfois. Et pour ne plus y retourner, j’ai compris qu’il me fallait défendre davantage.

Appréciez-vous cet effort désormais ?

Non, je n’aime pas défendre (rires). C’est une certitude. Maintenant, je veux avoir le ballon. Et si je ne veux pas courir, il faut que je le récupère le plus vite m’a vu grandir. J’ai une relation particuliè­re avec lui. Il me demande toujours la note que je me mettrais après les matchs. Avec Benoît

, on débriefe chaque match avec lui. Et s’il me met une mauvaise note, je vais tout faire pour lui prouver qu’il a eu tort au prochain match.”

“Par

rapport à moi, Aurélien

est en avance. Il est déjà en équipe de France A. Plus jeune, il était peutêtre en retard mais il est monté crescendo. C’est l’exemple à suivre. Aujourd’hui, il fait partie des grands.”

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Mon père m’a remis dans le droit chemin”

Kovac m’a donné la confiance dont j’avais besoin”

possible. J’ai trouvé le mécanisme pour me donner envie de défendre : aider les copains.

Quelle relation entretenez­vous avec Niko Kovac ?

Depuis qu’il est arrivé, je suis un autre joueur. Le constat parle de lui-même. Il m’a donné la confiance dont j’avais besoin. Il adapte son discours en fonction des joueurs qu’il a en face de lui. Il n’a pas le même avec moi qu’avec Wissam (Ben Yedder) ou Djibril (Sidibé). C’est logique. Il est très bon dans son management. Il y a du sérieux mais aussi des rires et du chambrage.

Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

La santé. C’est le plus important. Le reste, je m’en chargerai sur le terrain.

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 ?? ?? L’internatio­nal Espoirs se trouve plus « réfléchi » qu’en 2018, année de ses débuts chez les pros.
L’internatio­nal Espoirs se trouve plus « réfléchi » qu’en 2018, année de ses débuts chez les pros.

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