La Nouvelle-Calédonie aux urnes pour son indépendance
La Nouvelle-Calédonie était appelée cette nuit à voter pour un troisième et dernier référendum d’autodétermination, qui clôt un processus de décolonisation entamé il y a plus de 30 ans sur ce territoire stratégiquement situé avec la montée des tensions dans la zone indo-pacifique. La victoire du non à l’indépendance semble assurée, les indépendantistes ayant décidé de bouder le scrutin faute d’en avoir obtenu le report, renvoyant les choix pour cet archipel du Pacifique sud à l’après-présidentielle française.
Les deux précédents scrutins remportés par les pro-France
Les indépendantistes refusent de se rendre aux urnes car ils estiment que l’épidémie de Covid-19 ne leur permet pas de « mener une campagne équitable », et ne tient pas compte de leurs deuils. Les Calédoniens sont engagés dans ce processus depuis les années 1980, quand la Nouvelle-Calédonie a connu une période de troubles qui a culminé avec la prise d’otages et l’assaut de la grotte d’Ouvéa en mai 1988, au cours desquels 19 militants kanaks et six militaires ont été tués. Moins de deux mois après ce drame, indépendantistes et loyalistes arrivaient à conclure les accords de Matignon, qui revoyaient la répartition des pouvoirs en Nouvelle-Calédonie. Dix ans plus tard, la signature de l’accord de Nouméa instaurait un processus de décolonisation sur vingt ans. Cet accord prévoyait une succession de trois référendums pour demander aux habitants s’ils voulaient que l’île « accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ». Les deux précédents scrutins ont été remportés par les pro-France avec 56,7 % des suffrages en 2018, puis 53,3 % en 2020.