Monaco-Matin

Grange : « On se dit tout »

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« On a joué un an ensemble en Chine, ça crée des liens. A 8000 kilomètres de la famille, on a appris à se connaître, à nous soutenir mutuelleme­nt. On a parfois dû se serrer les coudes.

Quand il a fait appel à moi, à Saint-Etienne, pour m’occuper de

Stéphane Ruffier, je ne pouvais pas dire non. On ne peut rien refuser à un ami. Mais j’avais la pression car je ne voulais pas le décevoir. J’ai passé cinq ans formidable­s dans son staff, avec une victoire en Coupe de la Ligue et quatre qualificat­ions pour la

Coupe d’Europe. La finale au Stade de France, en 2013, il l’avait préparée tel un stratège. Le président Romeyer, qui était un supporter, avait rejoint le Stade de France en vélo. Malin,

Christophe l’avait invité à le faire car il ne voulait pas trop l’avoir dans les pattes (rires). Il avait également tout géré afin que les joueurs aient le nombre de places souhaitées, qu’ils sachent où étaient positionné­es leurs familles. C’est tout lui ça, un coach qui ne transige sur aucun détail. Il ne laisse rien au hasard mais, attention, il n’est pas du tout parano. Il consulte toujours son staff, échange. Il a toujours la lucidité de se remettre en question, d’écouter la critique, de s’en nourrir même, même si ce n’est pas toujours facile à lire ou entendre. Je me suis régalé à bosser avec lui, c’était chaud parfois car il ne ménage pas ses gars. Mais il donne énormément. C’est une personne qui m’est cher, tu as envie de te battre pour lui. Je sais que je peux compter sur lui et vice-versa. Le foot est notre passion, notre métier, mais rien n’est plus fort que notre amitié. On se dit tout, il n’y a pas de tabou entre nous. Sélectionn­eur un jour ? Bien sûr que je le pense capable. Il a la carrure et ne cessera jamais de s’entourer de compétence­s. Il veut des bons avec lui pour être encore plus fort.

La finale ? Je vais la regarder, je suis à fond derrière mon ami. »

Daube, pieds paquets, volaille et poulet

C’est sans doute après de longues discussion­s avec sa famille et ses amis, qui comptent plus que tout, que Galtier a finalement décidé de rejoindre le Gym l’été dernier. Dix mois plus tard, il vise une Coupe de France, après avoir remporté la Coupe de la Ligue, avec Saint-Etienne, et la Ligue 1, avec Lille. « Comme toujours, je vais parier sur l’adversaire, se marre Alain. Je suis un vrai chat noir, donc, ce sera tout sur Nantes. La saison dernière, j’ai perdu beaucoup d’argent en jouant contre Lille. »

« Il a besoin d’entendre les critiques de ses amis, avance John, qui voue un respect éternel pour celui qui l’a adopté à l’âge de trois ans et dont il défend les intérêts désormais. Cela fait trente ans que ça dure, on était deux étrangers au départ mais il m’a élevé comme son fils. C’est la personne qui m’a le plus donné, le plus impression­né. Il a évolué de la même façon, en toute simplicité, avec de l’amour. C’est quelqu’un d’extraordin­aire. »

« Un fédérateur, qui sait amener son groupe avec lui », résume Gérald. « Il est paternalis­te, protecteur avec sa famille, ses amis et ses joueurs », appuie Alain qui le décrit aussi comme un « gourmet ». « Les volailles, un beau poulet, les pieds paquets, les queues de langouste à l’armoricain­e, une bonne daube, il aime les bonnes choses. »

En attendant de prendre son scooter pour aller récupérer ces petits plats à la Caille d’Or, il a une finale à gagner, la première pour l’OGC Nice depuis vingt-cinq ans, devant sa famille, ses amis, son socle, sa fierté. Tout ce beau monde se rendra en bus au Stade de France, ce soir. « Il donne toujours tout, il a donc aussi besoin de recevoir, résume John. Il est tellement heureux de nous amener à Paris. » « Cette Coupe de France lui ressemble, elle rassemble tout le monde, les petits et les grands, avance

Alain. J’ai vraiment envie de le voir soulever ce trophée. » Les Niçois, aussi...

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