: « On a retrouvé un
aux exigences du label : ouverture toute l’année, proposer de la restauration fraîche et locale, valoriser le territoire. Sept ans plus tard, le maire LR, JeanMarc Rancurel, ne cache pas sa joie : « Ça a redonné vie à SainteThècle ! On ne voulait plus que ce soit une commune dortoir. Aujourd’hui, c’est le coeur du village, un lieu où tout le monde vient. Ça marche tellement bien qu’il est tout le temps complet ».
Le jour de l’ouverture, la place était bondée
Le patron, c’est Paul-Albert Chicot. Quand « Paul », comme tout le monde l’appelle, ouvre à 7 h, les travailleurs l’attendent déjà à la porte, pour boire leur café. Et sa journée ne s’arrête pas, jusqu’à 15 h. «Jesuis débordé », ditil, dès 8 h. Bosser autant, ce n’est d’ailleurs pas ce que ce cuisinier de 64 ans avait prévu, en quittant Cannes, il y a 7 ans. Mais il a vite compris. «Onne pensait pas qu’on travaillerait aussi bien, retrace-t-il. Je m’étais dit que c’était un petit truc de montagne, plus calme et en fait c’est hyperdur. Le jour de l’ouverture, le maire m’a dit de faire des petits fours pour 200 personnes. J’ai pensé : “Il rêve”. Et en fait, toute la place était bondée. Je suis allé à la cuisine faire des petits fours… Il y avait une attente ».
Il faut dire que 15 ans sans bistrot au village, c’est long. De nombreux habitants s’en souviennent comme d’un traumatisme. Bruno, qui habite juste en face, vient boire le café presque tous les jours avant d’aller bosser. « Ça a été compliqué, c’était un manque. Le café, c’est ce qu’il y a de plus important, c’est le coeur du village. Ça permet de voir les gens qui habitent ici. Si ça n’existait pas, il y en a qu’on ne connaîtrait pas. »
« Mes enfants y sont chez eux »
Alors que Paul prépare les repas du midi, ce sont les deux salariées qui gèrent le service. Le bistrot fait dépôt de pain. Les travailleurs du matin croisent des retraités. Tout le monde se salue par son prénom. Les uns paient des cafés aux autres. « On a retrouvé un bistrot familial d’antan, comme on en a besoin, sourient Bernard et JeanMarie, deux amis retraités qui viennent de Peille, le village voisin. Nous sommes veufs. On fait quoi ? On a besoin de contact, c’est indispensable. Si on nous enlève ça, on nous enlève un bras ».
« C’est un rassemblement intergénérationnel, emboîte Émilie Bedeschi. Mes enfants y sont chez eux, ils connaissent tout le monde, ils passent derrière le bar. Ça leur fait vivre ce qu’ont connu les gens ici, avant que le bar ne ferme pendant 15 ans, c’est quelque chose qu’on leur transmet ». Même pendant les confinements, le Bistrot des sources ne s’est pas essoufflé. Paul s’est mis à faire des repas à emporter. Et continue aujourd’hui, mais seulement pour une poignée de personnes âgées, avec un prix réduit.
Laura, la serveuse, est chargée de la tournée ce jeudi-là. Elle a notamment les clés du portail de France Chiabaut, 94 ans. «Jefais appel à eux tous les jours, ça me rend bien service. Ils sont très importants au village, pour tout le monde. J’espère que ça durera longtemps ». « On ne le fait que pour eux, sinon on ne s’en sort pas, c’est plutôt pour rendre service », sourit Laura.
Si on nous enlève ça, on nous enlève un bras”
Attirer plusieurs types de clientèles
Paul et son équipe ont conquis le village, mais pas seulement. Des ouvriers du coin y font leur pause. On y croise des habitués venus des communes voisines, mais aussi de la côte. Les touristes suivent. Attirés par le côté convivial, la petite carte de produits frais (deux plats du jour), les petits prix (entrée + plat = 20 euros) et le label. «Ça fait 5 ou 6 ans que je viens là, répond un Drapois, venu avec des amis de Beausoleil. On rencontre beaucoup de gens des communes environnantes. Ce n’est pas un restaurant touristique, c’est familial. Dès qu’ils sont fermés 10 jours, on est perdus. »
Voilà donc la recette de ces établissements, souligne Bastien Giraud, directeur de la fédération nationale des Bistrots de pays : « Il faut être attractif. La clientèle locale ne suffit pas. Il faut attirer les habitants, ainsi que les excursionnistes qui viennent à la journée.