Dans le Var, des reconduits, des ralliés et une victime du jeu de chaises musicales
Ensemble !, fédérant les mouvements qui soutiennent Emmanuel Macron, a également dévoilé hier ses candidats dans le Var. Dans un département où six des huit circonscriptions étaient loyales au Président, la plupart des députés sont reconduits. C’est le cas de Sereine Mauborgne dans la 4e circonscription (golfe de Saint-Tropez), de Philippe Michel Kleisbauer dans la 5e (est-Var), de Valérie Gomez-Bassac dans la 6e (ouest et centre du Var) ainsi que de Fabien Matras dans la 8e (nord du Var et Dracénie).
Sans surprise, c’est dans l’aire toulonnaise qu’il y a le plus de changements. Conséquence du rapprochement entre le maire de Toulon et président de la Métropole Hubert Falco – ex-LR qui a rejoint Horizons d’Edouard Philippe – et le chef de l’État.
Du mouvement autour de Toulon
Autour de Toulon, deux circonscriptions étaient jusque-là tenues par le parti Les Républicains. Dans la première (Toulon centre), le mouvement Renaissance (nouveau nom de LREM) investit Yannick Chenevard, premier adjoint au maire de Toulon.
Geneviève Levy, élue en 2017 avec l’étiquette LR, et qui a quitté le mouvement dans l’entre-deuxtours de la présidentielle, sera sa suppléante.
Dans la 3e, qui couvre une large bande littorale autour d’Hyères, c’est Isabelle Montfort, conseillère municipale à Hyères, qui est chargée de porter la bannière macroniste. À l’annonce de cette investiture, le maire LR de Hyères JeanPierre Giran lui a retiré sa délégation.
C’est dans la 2e circonscription (Toulon nord) que les tractations ont été les plus délicates. Cécile Muschotti, la sortante, souhaitait repartir pour 5 ans. Mais le maire de Toulon, Hubert Falco, en conflit avec la parlementaire qui s’est présentée contre lui aux municipales de 2020, plaidait pour un autre profil : celui du maire de Revest Ange Musso, engagé dans la formation Horizons d’Édouard Philippe. Finalement, c’est bien cette seconde option qui a été retenue par les instances parisiennes. Ange Musso, qui formera un ticket avec l’adjointe au maire de Toulon Valérie Mondone, s’attend à mener un combat « difficile », dans un secteur où le RN a réalisé de bons résultats à la présidentielle.
« Victime collatérale »
Pour autant, Cécile Muschotti n’est pas tout à fait en reste puisqu’elle décroche l’investiture Renaissance dans la 7e circonscription (La Seyne et environs). Un scénario que la parlementaire ne voulait pourtant pas envisager, il y a encore quelques jours, mais qu’elle a fini par accepter après un échange avec le Président. « Emmanuel Macron m’a appelée pour me demander de mener le combat sur mes terres natales », explique celle qui a un temps siégé au conseil municipal de La Seyne avant d’être élue à La Garde, puis Toulon.
« C’est un secteur que je connais très bien avec des dossiers importants », poursuit celle qui réfute toute notion de parachutage, évoquant un « prolongement de [s]on action dans le cadre de la Métropole toulonnaise ».
En revanche, le repositionnement de Cécile Muschotti dans la 7e circonscription ne fait pas les affaires d’une personne : la députée sortante Emilie Guérel. Seule députée sortante non reconduite, elle fait aujourd’hui figure de « victime collatérale » des tensions entre élus toulonnais. Interrogée il y a quelques semaines, la députée sortante se disait « dans l’attente » des décisions parisiennes, mais semblait prête à poursuivre l’aventure parlementaire.