Ces petites bêtes qui nuisent à notre écosystème
Des ravageurs venus d’ailleurs sévissent à Menton. La Ville lutte sans aucun produit chimique, avec des méthodes naturelles, et pour alliés... insectes, oiseaux et chauves-souris.
C’est le printemps, les températures montent, les fleurs s’ouvrent, les petites bêtes reviennent... y compris celles qui nous embêtent ! Car de vrais ravageurs sévissent dans notre cité. Le désormais connu charançon rouge du palmier, mais aussi les chenilles processionnaires, les charançons noirs de l’agave, les papillons mangeurs de palmiers, les coléoptères avides de caroubiers etc... Une liste non exhaustive de nuisibles présents à Menton, contre lesquels la Ville lutte... sans utiliser de produits chimiques. «Utiliser des produits chimiques, perturbateurs endocriniens, qui vont aussi tuer tout l’écosytème autour, et mettre en danger les habitants, c’est absurde et irresponsable... Donc on préfère renoncer à exterminer les nuisibles, en recréant un équilibre de la nature, que l’homme a lui même rompu. Et on va arriver, ainsi, au moins à limiter les populations de nuisibles...» expose Franck Roturier , responsable des Parcs et jardins de la Ville. Seules des solutions naturelles sont mises en oeuvre. Notamment des champignons qui vont envahir et détruire certaines larves, mais aussi, et surtout, l’utilisation d’auxiliaires : d’autres animaux, oiseaux, insectes, qui se nourrissent des espèces ravageuses.
Pas de taille des haies
Avec une nouveauté cette année pour favoriser le développement de ces auxiliaires : «Des principes de taille désormais différents seront appliqués sur les végétaux» expose Franck Roturier. «Pour la première fois, cette année, nous avons décidé de ne pas tailler les haies jusqu’au mois de juillet, peutêtre août. Ce qui va non seulement favoriser la nidification des oiseaux, mais aussi, en laissant le plus longtemps possible la floraison, multiplier la présence des insectes. Ces derniers sont aussi, pour nombre d’entre-eux, des auxiliaires, qui vont manger certains nuisibles... Et plus il y a d’insectes, plus il y a d’oiseaux...»
Par ailleurs, la Ville multiplie l’implantation de nichoirs, notamment pour les mésanges, les huppes et les chauves-souris, qui viennent à bout des chenilles processionnaires, à des stades différents de leur développement.
Oiseaux utiles
«Nous avons par ailleurs des réunions avec la LPO pour voir comment favoriser la présence de certaines espèces d’oiseaux en particulier...», développe Franck Roturier, avant de poursuivre : «Une nuée de guêpiers d’Europe a été vue récemment au-dessus du Cap Martin... Ces oiseaux mangent les frelons asiatiques ! Par ailleurs, on nous a aussi signalé la présence de bondrées apivores, qui s’attaquent aussi aux frelons et aux guêpes... Mais il y a aussi des oiseaux déjà très implantés qui sont utiles : on s’est rendu compte que les goélands mangeaient les charançons rouges, par exemple...» Et de conclure : «Globalement, il s’agit juste de favoriser le retour de la nature...Ca ne réglera pas tout. Il faut aussi varier le plus possible les espèces plantées pour éviter la propagation des nuisibles et des maladies. Et donc s’habituer quand même à un changement de paysage...»