Pour Evelina, réfugiée ukrainienne, une nouvelle vie derrière les fourneaux
Il y a deux mois encore, Evelina était loin de s’imaginer qu’elle se retrouverait un mardi midi, en tailleur noir, à servir du navarin d’agneau à des clients mentonnais dans un lycée professionnel de la Côte d’Azur. Cette jeune Ukrainienne, originaire de Kiev, a fui la guerre qui ravage son pays le 24 février dernier avec sa mère et sa soeur. Ce matin-là, elle s’était réveillée avec un appel de sa petite-amie lui annonçant que le pire venait d’arriver. « J’ai commencé à pleurer, puis j’ai entendu des explosions à l’extérieur de notre appartement. C’était vraiment effrayant », raconte-t-elle difficilement à l’aide du traducteur sur son smartphone.
Les trois femmes ont mis six jours à rejoindre Menton, contraintes de laisser le patriarche de la famille dans la capitale ukrainienne. Elles sont désormais logées à Garavan, où le parrain d’Evelina, qui réside à Londres, possède un appartement. Quelque temps après son arrivée dans la cité du citron, Evelina a décidé de s’inscrire au lycée Paul Valéry pour suivre une formation en hôtellerierestauration. Un choix qui a un peu surpris le proviseur adjoint, Jean-Michel Grévoul, à l’époque.
« Quand sa maman s’est présentée à moi, je lui ai bien expliqué qu’il y avait aussi des lycées généraux, dans lesquels Evelina pourrait poursuivre la scolarité qu’elle avait en Ukraine. Mais non, elle voulait s’inscrire ici ! », retrace-t-il.
« J’aime la cuisine, et ce lycée était proche de chez moi, confie la jeune femme. Il existe aussi ce type d’écoles en Ukraine, mais il y en a peu. J’adore ce que je fais ici, et je suis très contente d’avoir été si bien reçue dans ce lycée. »