Monetti « l’inattendu » se lance dans la bataille
C’est lui qui a finalement été choisi par Christian Estrosi pour porter les couleurs de la majorité présidentielle dans la 1re circonscription et affronter Éric Ciotti, le sortant Les Républicains.
Graig Monetti a le sens du timing de son mentor, Christian Estrosi. Un gros chouïa de retard. Et le sens de la mise en scène du big boss. Au kiosque du jardin Albert-1er, hier soir, Monetti s’élance sur l’estrade d’où il peut s’adresser à l’assistance à 360 degrés, façon meeting de Marseille de Macron. Mais pour le style, il n’a pris de personne. C’est lui. Un débit mitraillette, une voix forte, un discours fleuve. Sans filet.
« Graig, député… »
À l’aise dans son costard, celui qui ambitionne de faire mordre la poussière électorale au sortant LR, Éric Ciotti, a réussi, hier soir, son premier « grand oral ». L’adjoint de Christian Estrosi à la Jeunesse, chef de cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, mène, pour ces législatives, sa première bataille électorale en son nom. Un baptême du feu – follet – comme si c’était sa dixième campagne.
« Graig, député, ne sera pas un apparatchik des partis. Graig, député, ce sera un député qui ne critiquera pas les grands projets de sa ville. Graig, député, ne courra pas les plateaux télé parisiens. Graig, député, cherchera à rassembler. Graig,
Graig Monetti, adjoint d’Estrosi à la Jeunesse et chef de cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, affrontera Éric Ciotti.
député, n’acceptera pas les clins d’oeil et la main tendue de l’extrême droite » : l’interminable «Moi président » de Hollande, à la sauce Anthony Borré, venu, en préambule, présenter le candidat de la majorité présidentielle dans la 1re circonscription.
Graig Monetti aura pour suppléante Anne Ramos. Qui, hier soir, a offert à la foule une minute choubidou. « J’ai l’habitude de classer les gens en deux catégories : les gentils et les méchants. Toi, tu es dans les gentils, Graig », lâche la très pointilleuse adjointe à l’Urbanisme et aux grands projets de la Ville de Nice. Et puis Estrosi, content de son coup, content de son candidat « Graig l’inattendu », qui déverse son aversion pour ceux qui « fracturent ». Lui veut «libérer » et « rassembler ». « J’ai besoin de quelqu’un qui va dire : j’aime ma ville », bombarde encore Estrosi, le député sortant dans le viseur.
« Je vois ce qui nous rassemble »
Monetti, lui, a évoqué pêle-mêle les Niçois. Tous les Niçois. « Ceux qui se lèvent tôt, qui se couchent tard, ceux qui souffrent, qui travaillent dur, ceux, encore, qui cherchent un emploi. » Apologie des différences.
« Je vois ce qui nous divise. Et je vois surtout ce qui nous rassemble », lâche la jeune pousse politique (bien arrosée). Qui veut «redonner espoir et confiance ». Mais aussi « dire la vérité car la politique souffre trop d’entourloupettes entre amis ». Graig Monetti, candidat, jure-t-il, « pour faire des choses ». Et il promet : « Avec Anne Ramos, notre candidature est si forte, il va se passer quelque chose de tellement puissant, qu’en face, ils n’auront plus rien à dire. »