Pourquoi les influenceurs sont devenus incontournables
Créateurs de contenus, leaders d’opinion, ambassadeurs de grandes marques : qui sont les influenceurs des Alpes-Maritimes et du Var ? Comment ont-ils réussi à percer ? Et quelles sont les limites du système ?
Une photo d’une plage de rêve ou d’un plat coloré servi dans un restaurant gastronomique. Une vidéo d’une séance de fitness ou un tutoriel beauté. Depuis près de 10 ans, la vie rêvée des influenceurs s’affiche sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, Youtube, Instagram et TikTok, tous espèrent faire grossir le nombre de leurs abonnés, pour asseoir leur notoriété et devenir un relais d’opinion capable d’influencer les habitudes de consommation dans différents domaines : cuisine, art de vivre, déco, bien-être, mode…
Pourquoi ça marche ?
Tout s’affiche ou presque : ses peines de coeur, sa maladie, sa grossesse. Une authenticité (parfois feinte) très prisée des annonceurs à l’affût d’un relais pour incarner leur produit. Selon Statista, quatre consommateurs sur cinq reconnaissent avoir effectué un achat à la suite de la recommandation d’un influenceur. Pas forcément surprenant quand on sait que les Français passent en moyenne 1 h 46 par jour sur les réseaux sociaux, et que 87 % privilégient les achats en ligne depuis la crise sanitaire.
Qui sont les plus suivis de la Côte d’Azur ?
Par leurs paysages époustouflants, leur attrait touristique, leur vivier de candidats de téléréalité, les Alpes-Maritimes et le Var concentrent de nombreux influenceurs.
Parmi eux, la Niçoise Sissy Mua, star du fitness au 1,5 million d’abonnés sur Instagram, 1,91 million sur YouTube et 611 000 sur TikTok. L’étudiante en école d’ingénieurs s’était d’abord lancée dans les tutos maquillage en 2012. Originaire de La Seyne-sur-Mer, Shanna Kress, ancienne candidate d’émissions de téléréalité (Les Marseillais sur W9, Les Anges sur NRJ 12) réunit aujourd’hui 3 millions d’abonnés sur Instagram. Installée dans l’Ouest-Var, elle partage sa vie avec le Niçois Jonathan Matijas, ancien footballeur professionnel et lui aussi excandidat de téléréalité (La Villa des coeurs brisés, Les Anges, Les Princes et les Princesses de l’amour) aux 971 000 de followers Instagram.
Sortie de l’anonymat en 2015 après son passage à l’émission Le Meilleur Pâtissier sur M6, la Mentonnaise Roxane ,de « L’Atelier de Roxane », partage ses créations culinaires, sa bonne humeur et ses fous rires avec ses 9 millions d’abonnés tous réseaux confondus. Brûlée au troisième degré sur 40 % de son corps, Julie Bourges, qui vient de quitter la Côte d’Azur pour Hossegor, a ouvert, en 2015, le compte Instagram « douzefevrier » (613 000 abonnés aujourd’hui), en référence à la date de son accident, afin de surmonter ses complexes.
Des agences pour négocier les contrats
Le business est tel que des agences de communication et de marketing d’influence se créent pour coacher les influenceurs et négocier des contrats avec les marques. Shauna Events, de l’Antiboise Magali Berdah, est l’une des pionnières, avec pour première cliente la Niçoise Jazz (4,1 millions d’abonnés, Qui veut épouser mon fils, Les Anges de la téléréalité), grande soeur de la chanteuse Eva (2 millions d’abonnés Instagram).
Combien gagnent-ils ?
Leur rémunération varie selon leur nombre d’abonnés, l’engagement des communautés, les réseaux sociaux utilisés, le nombre de partenariats, la présence ou non d’un agent qui gère leurs contrats, les marques sponsors, les thématiques abordées. Tous ces paramètres vont définir une rémunération allant d’avantages en nature (cosmétiques, vêtements offerts), jusqu’à quelques centaines de milliers d’euros par mois. La manne est telle que bon nombre d’influenceurs se sont installés aux Émirats arabes unis, célèbres pour leur douceur de vivre mais aussi pour leur fiscalité avantageuse.