Le procès d’un affrontement entre communautés à Nice
En juin 2020, l’impasse des Liserons, à l’est de la ville, avait été agitée par deux jours d’affrontements communautaires. Un jeune homme avait tiré à l’arme de poing avant d’être poignardé.
Les tensions communautaires, entre des habitants d’origine tchétchène d’un côté, maghrébine et cap-verdienne de l’autre, semblent désormais retombées dans l’impasse des Liserons à Nice, haut lieu du trafic de drogue. Les 10 et 11 juin 2020, elles étaient à leur paroxysme et se propageaient jusqu’au boulevard Louis-Braille, un kilomètre plus loin. Douze prévenus doivent répondre de violences réciproques depuis hier devant le tribunal correctionnel. Il a suffi d’une étincelle pour que parlent les armes. Deux frères tchétchènes n’ont pas accepté une remarque, le 10 juin, en début d’après-midi, sur leur manière imprudente de conduire dans l’impasse. Ils ont giflé Ahmedzine Kiouas, 21 ans. À partir de là, la situation s’est envenimée. Des coups ont été échangés, une caméra de vidéosurveillance a enregistré la bagarre.
À l’hôpital dans un état critique
Deuxième épisode : un des prévenus récupère une kalachnikov dans l’après-midi. Le lendemain, le 11 au matin, Ahmedzine Kiouas est vu prendre possession d’un pistolet et apprendre à le manipuler. C’est le troisième temps de cette affaire. Amedzine
Kiouas tire et blesse au tibia Valid Vishkanov, 33 ans, père de trois enfants. En guise de riposte, il reçoit six coups de couteau. Il sera transporté dans un état critique à l’hôpital Pasteur.
Qui a porté les coups de couteau ?
Aujourd’hui, à l’issue de l’enquête, il est établi qu’Ahmedzine Kiouas a fait feu sans avoir intention de tuer. Il est en détention provisoire depuis le 15 juin 2020. À ses côtés dans le box, a pris place Jason Monterio, 25 ans, accusé d’avoir tiré des rafales de kalachnikov. Lui est emprisonné depuis juillet 2020. Qui a porté les coups de couteau qui ont failli coûter la vie à Ahmedzine Kiouas ? C’est encore un mystère. L’enquête n’a pas permis de répondre avec précision à cette question d’autant que les éventuels témoins ont souvent varié dans leurs déclarations.
Les treize autres protagonistes comparaissent tous libres, sous la vigilance de policiers de la compagnie d’intervention appelés en renfort au palais de justice. Le procès doit durer quatre à cinq jours.