Monaco-Matin

Ciotti se lance avec pour « adversaire, Mélenchon »

Le député LR sortant de la 1re circonscri­ption des Alpes-Maritimes a officielle­ment lancé sa campagne samedi à Nice sur le thème de la fidélité face aux « contorsion­s » des néo-macroniste­s.

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

C’est le canon qui tonne ; il est midi et ça me rappelle que je parle depuis longtemps », lâche tout sourire, Éric Ciotti, hissé sur une estrade boulonnée devant sa permanence du port de Nice, encerclée de drapeaux français. Samedi, le député sortant, ancré dans cette 1re circonscri­ption depuis 2007, a officielle­ment lancé sa campagne pour les élections législativ­es. Troisième du nom, dans ce territoire 100 % niçois. Et il a livré un long discours, à fleurets mouchetés face à une foule d’ «amis» .Et pas « des obligés et des courtisans », ironise-t-il. Des «amis», maires et élus des vallées, parlementa­ires Les Républicai­ns (LR) ou candidats à le devenir, conseiller­s départemen­taux… Tous, sauf ceux qui voteront les 12 et 19 juin dans cette circonscri­ption.

LR ? Jamais prononcé

L’inventaire des Républicai­ns, parti cabossé par les épreuves nationales et siphonné par la majorité présidenti­elle, n’aura pas lieu. Ciotti n’en prononcera même pas le nom. Tout juste évoque-t-il, « avec lucidité » ,maisdu bout des lèvres, la « défaite à la présidenti­elle ». L’immense panneau Les Républicai­ns trône, quand même, au-dessus de sa tête, sur la devanture de sa permanence. À côté ce slogan, « Pour que la France reste la France », que lui a chipé Zemmour, lors de la présidenti­elle. Zemmour qui

Éric Ciotti a lancé sa campagne à sa permanence du port de Nice, entouré des parlementa­ires LR du départemen­t et de ceux qui aspirent à l’être.

ne viendra pas chatouille­r Ciotti sur ses terres : Reconquête ! n’envoie personne le concurrenc­er dans la 1re circonscri­ption.

Haro sur les « girouettes »

Samedi, pas de flirt avec les idées d’extrême droite dans les propos du sortant LR. Mais pas d’attaque non plus dans cet te direction. Le RN ? Autre grand absent du discours. Pour Éric Ciotti, l’ennemi est ailleurs : « Mon adversaire, c’est Mélenchon » et « seulement le candidat de Mélenchon ».

Il faut les « empêcher de détruire le pays », matraque le cofinalist­e à la primaire des Républicai­ns. Qui fait mine d’ignorer le candidat de la majorité présidenti­elle : Graig Monetti. Le jeune adjoint de Christian Estrosi lançait sa campagne vendredi devant, peu ou prou, le même nombre de personnes pour la plupart pas davantage inscrites dans les bureaux de vote cette circonscri­ption. « Nous allons avoir affaire à des vira vesta [qui retournent leur veste] , ceux qui ont du mal à suivre la vitesse de la girouette, galèje Ciotti. Ceux-là ne nous font pas peur. »

En revanche, la rancoeur n’a pas fini de cuver avec «le maire de Nice », dont il ne prononcera pas non plus le nom. Affranchi affiché des jupons d’Estrosi, Éric Ciotti se défend tout d’abord : « J’aime Nice, j’aime les Niçoises et les Niçoises, j’aime ce que vous êtes. » Gare à ceux qui insinuent le contraire : «Je ne vous ai jamais fait défaut. (...) J’ai toujours soutenu les projets municipaux, j’y ai pris ma part, dans la mesure où il servait l’intérêt général et pas une vision délirante. » Et l’exemple coule de source pour lui: « Pas 1 euro d’argent public ne soutiendra la folle destructio­n du TNN et du palais des congrès, fruit d’un délire mégalomane. » Il confie : « Celui qui occupe le poste de maire me disait un jour dans le secret de mon bureau qu’il ne voulait plus la moindre trace de Jacques Médecin à Nice. » Ciotti jure qu’il portera ce combat jusqu’au bout et demande « solennelle­ment » à Estrosi « d’organiser un référendum pour savoir si les Niçois veulent ou pas leur destructio­n. »

«Fidélité»!

Les deux hommes sont désormais irréconcil­iables. En 2017, ils faisaient encore bonne figure, devant les caméras, mais se faisaient déjà la guerre en coulisses. Jusqu’au soir du second tour, où Éric Ciotti victorieux dévoilait officielle­ment leurs divergence­s.

Samedi, Ciotti a mis en avant sa fidélité, son parcours droit, leitmotiv de son discours, face aux « contorsion­s » des néomacroni­stes. Un discours au cours duquel il n’a oublié personne : les jeunes, les aînés, les forces de l’ordre et de secours. Et aucun thème : la santé, l’éducation. Et, bien sûr, la sécurité.

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(Photo S. G.)
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