La grogne monte dans l’UE contre le blocage des sanctions par la Hongrie
Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a déploré hier le blocage de l’embargo pétrolier européen par la Hongrie, mais il s’est dit confiant dans son adoption et a appelé les États membres de l’UE à « tuer les exportations russes » pour empêcher Vladimir Poutine de financer la guerre.
« Le sixième paquet de sanctions de l’UE doit inclure un embargo pétrolier et je suis désolé que cette décision tarde à être adoptée », at-il déclaré à l’issue d’une réunion à Bruxelles avec ses homologues de l’UE. « Un seul pays continue de bloquer [...] Mais il ne m’appartient pas de dire au Premier ministre hongrois Viktor Orban comment il doit agir. »
Officiellement investi hier, Viktor Orban, qui s’était rapproché ces dernières années de Vladimir Poutine, en a profité pour rappeler que « menacer la sécurité énergétique » restait « une ligne rouge » à ne pas franchir.
« Toute l’Union est prise en otage »
La Hongrie a chiffré hier entre 15 et 18 milliards d’euros le coût d’un arrêt des achats de pétrole russe pour justifier sa demande d’exempter les approvisionnements par oléoduc du projet d’embargo pétrolier de l’UE, une revendication qui exaspère plusieurs de ses États membres.
Pays enclavé, sans accès à la mer, la Hongrie dépend du pétrole acheminé de Russie par l’oléoduc Droujba. Elle bloque ainsi l’intégralité du sixième paquet de sanctions faute de garanties sur le maintien de son approvisionnement.
« Toute l’Union est malheureusement prise en otage par un État membre qui ne peut pas nous aider à trouver un consensus », s’est insurgé le chef de la diplomatie lituanienne, Gabrielius Landsbergis. Allant jusqu’à suggérer que l’Ukraine coupe l’oléoduc qui traverse son territoire jusqu’à la Hongrie, arguant que « si le trafic est stoppé, le problème sera résolu ». Selon un responsable européen, la Slovaquie, la République tchèque, la Bulgarie et même la Croatie, très réservées à l’égard d’un embargo, se cacheraient derrière la Hongrie.