Feu vert à Grenoble pour le burkini dans les piscines
Le conseil municipal de Grenoble a validé hier une modification du règlement intérieur des piscines de la ville, se traduisant par l’autorisation du port du burkini.
La délibération a été adoptée avec une courte majorité de 29 voix pour, 27 contre et deux abstentions, au terme de 2 heures 30 de débats parfois tendus, sur fond de polémique nationale. Le maire écologiste Eric Piolle a balayé les objections de l’opposition, en invoquant un combat « féministe », de «santé» et de « laïcité » parce que rien n’interdit le port de vêtements religieux dans l’espace public, « y compris à la piscine ».
Le règlement intérieur des piscines, désormais remanié, prévoit que la longueur des maillots ne sera plus limitée, a expliqué l’adjointe aux Sports Céline Mennetrier. Il permettra ainsi aux femmes de se baigner seins nus et à tous les baigneurs de porter un maillot les protégeant du soleil.
Le port du burkini était revendiqué par la controversée association Alliance Citoyenne, qui a organisé depuis 2019 plusieurs opérations coup de poing dans les piscines grenobloises pour faire passer son message. Ses membres, rassemblées dans une salle grenobloise, ont assisté à la séance du conseil municipal par retransmission vidéo.
Laurent Wauquiez accuse Eric Piolle
Le président (LR) de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez, a rapidement réagi au vote du conseil, accusant Eric Piolle d’« acter définitivement sa rupture avec la laïcité et les valeurs de notre République ».
La polémique a encore de beaux jours devant elle : le préfet de l’Isère avait fait savoir dimanche soir qu’il saisirait le tribunal administratif, sur instruction de Gérald Darmanin, pour bloquer la mesure si elle était adoptée...