Monaco-Matin

Une collecte mensuelle pour l’Ukraine lancée à Sospel

Après avoir transporté des dons jusqu’aux Ukrainiens, le mois dernier, les membres de l’associatio­n sospeloise Le Bouclard décident de lancer une collecte mensuelle.

- FIONA BARRILE fbarrile@nicematin.fr

Leur aventure a commencé le mois dernier. Lorsque, face aux informatio­ns et images de la guerre en Ukraine, quatre Sospelois – Michel Graille, David Lecres, Patrick Gaultier et Cyrille Martin – décident de venir en aide aux Ukrainiens. Au travers d’une collecte, qu’ils exécutent via leur associatio­n de moto, Le Bouclard. Une initiative qui rencontre un grand succès, une tonne et demie d’articles étant récoltés (kits médicaux, nourriture et produits d’hygiène) et 2 500 euros de dons financiers. « On était surpris, on ne s’attendait pas à en recevoir autant », partage Michel Graille.

Le 9 avril, les quatre compères prennent la route, avec le camping-car de Michel Graille et une camionnett­e. Destinatio­n : Michalovce, ville Slovaque, située à une trentaine de kilomètres de la frontière ukrainienn­e, et du camp Oujhorod, qui la jouxte.

« C’était notre petite contributi­on »

« Au début, on ne savait pas trop où aller, admet le Sospelois. Et finalement, c’est Soleil Royal 06 [une associatio­n humanitair­e installée à Roquebrune-Cap-Martin, ndlr] ,qui nous a proposé d’aller là-bas. Certains de ses membres en revenaient et ils nous ont transmis des contacts pour qu’on puisse y aller. »

À Michalovce, le groupe entrepose ses palettes dans un dépôt du camp. « Il y en avait déjà une cinquantai­ne à l’intérieur, se rappelle

Michel Graille. Cela restait notre petite contributi­on, pour soutenir les 250 réfugiés – majoritair­ement des femmes et des enfants – et les cinq médecins. » Toutefois, les quatre Sospelois souhaitaie­nt également ramener une famille dans le besoin, à Sospel. Chose qui se révélera finalement impossible. « Tous les Ukrainiens qui souhaitaie­nt rejoindre l’Europe avaient déjà effectué le voyage, quand nous sommes arrivés. À présent, seuls ceux qui ne veulent pas partir, pour rester sur leur terre et avec leurs proches au combat, sont au camp. »

Une palette par mois envoyée

Le 13 avril, les quatre amis rentrent à Sospel. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Car, une fois de retour, ils décident de continuer les collectes. Avec, en plus, la femme de Michel Graille, Gwenaëlle Le Guerroue, qui est docteur au centre hospitalie­r La Palmosa, à Menton. « Pendant sept ans, elle a été médecin sans frontière, donc à la maison, on baigne constammen­t dans l’humanitair­e et dans l’idée que, si on peut faire quelque chose pour notre prochain, on essaie, à notre mesure. » Ensemble, ils créent donc une nouvelle associatio­n, qu’ils appellent Spodivatys­ya, ce qui signifie « espoir » en Ukrainien. Ainsi, au travers de Spodivatys­ya, ils décident d’organiser une collecte par mois, afin d’envoyer, via l’entreprise de transport internatio­nale Kühne + Nagel, une palette (variant entre cent et deux cents kilos), au camp Oujhorod. « Cela peut paraître dérisoire, concède le Sospelois. Mais là-bas, ils ont constammen­t besoin de nourriture, de produits hygiénique­s et surtout, de kits médicaux comme des béquilles, des bandages, des pansements ou des attelles. Nous sommes en contact avec un médecin sur place qui nous explique que ce qui n’est pas nécessaire dans le camp est ensuite envoyé dans le pays, pour ceux qui en ont besoin. »

« J’ai un mois pour motiver les gens »

La première palette a été envoyée le 16 mai. Elle a essentiell­ement été remplie avec les dons envoyés pour la collecte du mois d’avril, et qui n’ont pas pu être intégrés au premier convoi. « Maintenant, j’ai un mois pour motiver les gens à donner pour la suivante. Mais une palette se remplit vite, je n’ai donc pas d’inquiétude. »

Quant au transport, dont le prix s’élève à 350 euros, il a été payé grâce à la première vague de dons financiers, dont il restait 700 euros. « Cet argent a été réintégré dans notre nouvelle associatio­n, promet Michel Graille. Et nous avons une quinzaine de personnes qui ont choisi de nous payer mensuellem­ent, à hauteur de dix ou vingt euros, afin d’aider à payer l’envoi des palettes. »

Pour l’instant, l’associatio­n prévoit des récoltes mensuelles pendant un an. Ensuite, elle avisera. « Cela dépendra de si les gens suivent, ou pas. »

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(Photo Michel Graille) Les quatre Sospelois au dépôt de Michalovce, en avril.

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