Pas de barons locaux dans « Borne I »
Il l’avait dit, répété, juré, maire de Nice et basta ! «Ilnem’a rien promis et je ne lui ai rien demandé. Je me suis engagé auprès des Niçois à rester auprès d’eux », matraquait Christian Estrosi, afin de faire taire les rumeurs sur sa potentielle entrée dans le gouvernement d’Élisabeth Borne. Certains observateurs en doutaient, échaudés par la « jurisprudence 2009 », alors qu’élu maire, il filait au ministère de l’industrie.
Le nom de Renaud Muselier avait aussi filtré par les lézardes ministérielles pour atterrir sur les bureaux des rédactions. Médecin de formation, le président de la Région Paca aurait pu succéder à Olivier
Véran à la Santé. Le Sudiste avait balayé l’hypothèse d’un tweet, au lendemain de la nomination de la Première ministre : « Je tiens à remercier ceux qui me félicitent pour mon entrée au gouvernement ! C’est gentil, mais je rappelle que je ne souhaite pas devenir ministre… J’aiderai Emmanuel Macron et Élisabeth Borne, oui, mais en tant que président de la plus belle région d’Europe, et jusqu’en 2028 ! »
Une Niçoise à l’Enseignement supérieur
Pas de Varois non plus au sein de « Borne I ». Hubert Falco, le premier des caciques Les Républicains de la région à avoir tourné le dos à son parti pour rejoindre la macronie (Estrosi, puis Muselier avaient suivi) n’ajoutera pas un cinquième maroquin ministériel. Mais c’est lui qui l’a voulu ! Et lui seul. Foi de maire de Toulon. Il a confié qu’il avait fait savoir à Emmanuel Macron qu’il voulait rester dans sa ville. «Le président de la République ne m’a rien proposé car je lui ai dit clairement, plusieurs fois, que j’aurais refusé. Mais s’il y avait eu un désir de ma part, c’est sûr et certain qu’on m’aurait ouvert les portes d’un ministère », glisse Falco.
De quoi faire sourire les résistants LR. À l’instar de Julien Aubert, le député du Vaucluse, qui sur Twitter, a chambré : « Avec tous les efforts qu’ont fait les “Frères de la côte ” pour naufrager la Droite de Paca, même pas une petite part du trésor gouvernemental, c’est ingrat. La flibuste ne paie plus ! » Les sudistes pourront se consoler avec la nomination de Sylvie Retailleau à l’Enseignement supérieur, à la Recherche et à l’Innovation. Une Azuréenne qui en remplace une autre. Sylvie Retailleau est née à Nice en 1965. Elle succède à Frédérique Vidal, née à Monaco, qui présidait, avant sa nomination, l’université de Nice-Sophia Antipolis. Sylvie Retailleau dirige actuellement celle de Paris-Saclay.