Monaco-Matin

Desplanche­s : l’année zéro ?

L’ancien de l’ONN, désormais à Martigues avec Philippe Lucas, a fait le pari de tout changer. Cinquième du 200m 4 nages samedi, il vit une saison post-olympique assez frustrante.

- LEANDRA IACONO

Vainqueur du 200m 4 nages l’an passé en Principaut­é, Jérémy Desplanche­s a cette fois dû se contenter de la cinquième place, à plus de trois secondes du Sud-Africain Matthew Sates. Le Suisse, médaillé de bronze à Tokyo sur la distance, est dans le dur, lui qui n’a pas encore goûté à un podium cette saison, après les avoir collection­nés l’an passé.

« Je suis lessivé », nous a-t-il confiés à l’issue d’un weekend qui ne l’a pas forcément beaucoup rassuré . Comme sa compagne Charlotte Bonnet, Jérémy Desplanche­s a quitté Nice en septembre dernier pour s’entraîner à Martigues avec Philippe Lucas. «Après sept ans à l’ONN, des années éprouvante­s mais qui ont donné des résultats auxquels je n’aurais jamais pensé, c’était le moment de partir, de voir autre chose », explique l’Helvète, déterminé à combler la seconde d’écart qui l’avait séparé au Japon de la médaille d’or olympique. « Avec Fabrice (Pellerin), on a fait du super bon boulot mais en toute honnêteté, je ne vois pas comment on aurait pu gratter ne serait-ce qu’un dixième de plus. Pour espérer mieux, il fallait que je refasse un pari, que je me remette en péril et que je serre des dents. »

« Peut-être, le prix à payer »

Avec Philippe Lucas, «un mec génial, très à l’écoute », Desplanche­s a augmenté son volume d’entraîneme­nt de 40 %. « On a tellement nagé que je me sens increvable. Mais je ne vais pas assez vite », explique le Suisse, qui ne cache pas vivre à 27 ans l’une des saisons les plus dures de sa carrière. « C’est délicat. Je reviens d’une Olympiade où j’ai été médaillé, où j’ai ramené pas mal de satisfacti­on et je remets tout à zéro pour devenir meilleur sans avoir aucune assurance de l’être un jour mais l’aventure que je suis en train de vivre en vaut largement la peine ». Pour Jérémy Desplanche­s, le niveau reviendra s’il reste « patient et lucide. C’est une adaptation ». « Le projet que j’ai lancé avec Philippe, c’est pour Paris-2024 et s’il faut que ce soit une saison blanche, il faudra l’accepter même si ça me ferait terribleme­nt mal au coeur. C’est peut-être le prix à payer. Dans tous les cas, c’était le bon choix à faire, je ne regrette pas », pointe-t-il. Difficile en l’état d’imaginer le Suisse briller aux Mondiaux de Budapest dans un mois. Mais Jérémy Desplanche­s regarde plus loin et surtout plus haut.

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(Photos Jean-François Ottonello) Jérémy Desplanche­s peine à retrouver son meilleur niveau.

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