Joseph Markiel : « Je me présente pour dénoncer »
Pour la troisième fois, Joseph Markiel représentera la Lutte ouvrière dans la quatrième circonscription. Son objectif : dénoncer et faire valoir les droits des travailleurs et des migrants.
En 2012, il avait recueilli 0.26 % des suffrages. En 2017, 0.43 %. Des scores très faibles, qui n’empêchent pas Joseph Markiel, candidat de la Lutte ouvrière, de se présenter pour la troisième fois dans la quatrième circonscription, avec Françoise Bernard en suppléante. Pleinement conscient qu’il ne sera pas élu, il souhaite profiter de ces élections législatives pour « faire entendre le camp des travailleurs », Français et migrants.
Vous habitez Marseille, est-il facile de cerner les attentes d’un territoire et d’y répondre quand on n’y réside pas ?
Oui, cela ne pose pas de problème. Je me déplace régulièrement dans les Alpes Maritimes, où j’ai des attaches.
En 2017, vous aviez recueilli 0.43 % des voix. Un des plus faibles scores au premier tour sur ce territoire. Pensez-vous faire mieux cette fois-ci ?
Non, parce que la situation est très difficile. Une bonne partie des travailleurs sont déboussolés. Ils ont voté Macron le coup d’avant, parce qu’ils pensaient que cela apporterait du changement. Puis cette année, une partie s’est tournée vers l’extrême droite, avec Marine Le Pen. Sauf que voter pour l’extrême droite, c’est sans avenir pour les travailleurs.
Pourquoi ?
Parce qu’ils ne font que des promesses. Là, Marine Le Pen s’intéresse au coût de la vie. C’est très bien, mais pour résoudre le problème il faut indexer les salaires sur l’inflation. Et puis, l’extrême droite a cet aspect de division des travailleurs… Les Français contre les Arabes, les Maliens contre les gens du Nord… C’est une atmosphère absolument détestable qui commence à s’installer.
Lors des précédentes campagnes, vous avez exprimé votre volonté d’aider les migrants et de supprimer les frontières. Défendez-vous toujours cette position ?
Toujours. Et ce qu’ils font dans la vallée de la Roya, je trouve cela très bien. On devrait le faire à plus grande échelle, de partout.
Justement, dans la Roya où l’accueil des migrants est central, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer la différence de traitement entre les réfugiés arrivés par la Méditerranée et les réfugiés Ukrainiens. Quelle est votre position à ce sujet ?
C’est énorme cette différence. Alors, ils ont raison d’accueillir les Ukrainiens. Ils viennent se mettre en sécurité ici, tant mieux pour eux, làdessus il n’y a pas de doute. Mais l’accueil qu’ils ont été capables de faire pour les Ukrainiens, il faut le faire pour tout le monde.
Si vous n’espérez pas un meilleur score qu’en 2017, qu’attendez-vous de ces législatives ?
Je me présente surtout pour dénoncer. Pour dire que les travailleurs doivent s’organiser et être persuadés de leurs bons droits quand ils revendiquent. On bosse tous, on a tous besoin de notre salaire pour vivre et c’est cela qui est important. Donc, si nous sommes entendus, moi dans la quatrième circonscription et mes camarades ailleurs, on aura marqué quelque chose.