Ginésy ne veut pas « fusionner » avec la Métropole de Nice
Le président du conseil départemental a marqué hier son opposition à la majorité présidentielle désignée lors du dernier scrutin... Et surtout, à tout projet de disparition de la collectivité qu’il préside.
Les élus départementaux se sont réunis en séance plénière hier matin. C’est la première fois que cette assemblée territoriale siège depuis l’élection présidentielle… Dans son discours introductif, Charles Ange Ginésy, le président du conseil départemental, n’a pas été tendre envers le président de la République : «La France a perdu sa boussole régalienne. Un comble tant le quinquennat écoulé fut marqué par une recentralisation des pouvoirs. Mais une centralisation désordonnée, sans ligne directrice… »
Du coup, Charles-Ange Ginésy ne s’en cache pas : il « espère que les Français, et les Maralpins en premier lieu, accorderont aux législatives les scores que méritent » les candidats des Républicains.
« Foucade » et « hérésie »
Le président du conseil Départemental est clairement dans l’opposition à la majorité présidentielle. Contre, surtout, toute idée de fusion de l’assemblée départementale qu’il préside avec la Métropole niçoise. « Le président doit le savoir, nous nous opposerons fermement… » à ce qu’il qualifie de « foucade » et « d’hérésie ».
Une « charge » que ne goûte guère Joseph Ségura qui, lui, se trouve dans l’opposition départementale mais défend la majorité présidentielle à laquelle il appartient. Celle métropolitaine aussi, en fidèle allié de Christian Estrosi. Du coup, Joseph Ségura invite Charles Ange Ginésy à faire preuve de plus « d’humilité » et à reconnaître le résultat du scrutin : «Les Françaises et les Français ont majoritairement rejeté la candidate et le projet que vous souteniez », assène-t-il.
« Personne ne remet en cause le Département », sauf...
Mais Joseph Segura veut néanmoins rassurer Charles-Ange Ginésy : « Personne ne remet en cause le Département et le président de la Métropole n’a jamais demandé sa disparition » , assure-t-il. Quelques conseillers se hasardent à applaudir. Le président de l’assemblée est plus circonspect. « Je me réjouis de vous l’entendre dire, néanmoins mon inquiétude se fonde sur plusieurs déclarations, et encore récemment. » Charles Ange Ginésy n’en citera qu’une, celle du premier adjoint de la ville de Nice, Antony Borré : « Pour lui cette collectivité n’est qu’une sorte de guichet qui distribue des aides et des subventions. »
En fin de séance, les portables chauffent
Fin du débat ? Pas vraiment. En fin de séance, portable en main, Charles-Ange Ginésy revient à la charge. Un article de Nice-Presse semble renforcer ses inquiétudes.
Le journal en ligne annonce sans plus d’éléments que le tout nouveau ministre délégué aux Collectivités territoriales, Christophe Béchu, va « s’atteler dès les prochains mois » au dossier épineux de la fusion entre les deux collectivités azuréennes. « Et apparemment c’est à la demande Christian Estrosi », croit savoir Ginésy pour qui « il y a une volonté claire ». Ce ne serait « pas celle de faire disparaître » le Département assure cette fois Philippe Pradal, autre élu Métropolitain proche du maire de Nice, dont il a été le premier adjoint. Ses propos sont toutefois moins tranchés que ceux de Joseph Ségura deux heures plus tôt : « Il n’est pas indécent de s’interroger sur l’organisation territoriale et son efficacité », avance l’élu niçois, qui va jusqu’à envisager des « transferts de compétences »... Au profit de la Métropole, cela va de soi. Un « démantèlement » qui, pour Charles Ange Ginésy ne peut « qu’affaiblir le Département ». Hors de question pour lui et pour un certain nombre d’élus « départementalistes ».
Du coup Pascale Guit-Nicol, maire de Gattières, membre de la Métropole et conseillère départementale, se demande bien « à quelle sauce » elle va être mangée et exige une « réponse rapide, claire et précise ».