Monaco-Matin

80 000 Ukrainiens réfugiés en France

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Trois mois après le début de la guerre, 85 000 Ukrainiens bénéficien­t de l'allocation pour demandeurs d'asile (Ada) en France, a indiqué le patron de l'Office français de l'immigratio­n et de l'intégratio­n (Ofii), Didier Leschi. « Au 20 mai, 85 000 déplacés Ukrainiens étaient couverts par l’Ada » ; 45 000 cartes de paiement ont été délivrées à ce jour à des familles qui ont quitté le conflit, a précisé le directeur général de l'administra­tion qui verse cette allocation.

Il s'agit de l'indicateur le plus fiable pour mesurer le nombre de déplacés ukrainiens installés en France depuis l'invasion russe du 24 février.

Un rythme de 300 allocation­s par jour

Depuis plusieurs semaines, l'Ofii, organe sous tutelle du ministère de l'Intérieur, délivre ces allocation­s à des Ukrainiens au rythme de « 300 par jour », précise le préfet Leschi.

Début mars, lors de la première réunion de la cellule interminis­térielle de crise (CIC) sur l'Ukraine, la France avait anticipé l'arrivée de « 50 000, peut-être

La France enregistre en moyenne 300 demandes d’allocation pour demandeurs d’asile par jour. La plupart des réfugiés est hebergée dans des structures d’accueil, comme ici à Bordeaux.

100 000 réfugiés » de ce conflit, selon les propos du pilote de la CIC Joseph Zimet. Ce dernier avait alors insisté sur la nécessité de redimensio­nner les capacités d'hébergemen­t pour faire face à un tel afflux. Parmi les 85 000 personnes, « 8 000 sont en logement », tandis que les autres sont hébergées dans des structures d'accueil ou par le biais d'hébergemen­ts chez l'habitant, précise le patron de l'Ofii Didier Leschi.

L'allocation pour demandeurs d'asile, attribuée aux réfugiés ukrainiens même si ces derniers n'ont pas besoin de demander l'asile (ils bénéficien­t de la « protection temporaire » enclenchée par l'Europe), s'élève à 6,80 euros par jour et pour une personne. Le Haut-commissari­at aux réfugiés des Nations unies recensait dimanche plus de 6,5 millions de déplacés qui ont fui l'Ukraine, dont plus de la moitié en Pologne. résume Artiom Zelensky, 28 ans, carrossier dans un garage, qui fait partie des milliers d'habitants de Kharkiv, 2e ville du pays, qui ont pris le métro dès les premières heures de son ouverture. Trois stations situées dans le nord-est de la ville et toujours en proie aux tirs d'artillerie restent fermées.

Les habitants de Kharkiv ont « retrouvé » leur métro, de nouveau en circulatio­n, hier. Un conflit qui va durer ?

Le ministre russe de la Défense et le secrétaire du puissant Conseil de sécurité de Russie ont laissé entendre que Moscou allait devoir combattre longtemps en Ukraine pour atteindre les objectifs de son interventi­on.

« Nous continuons l’opération militaire spéciale jusqu'à la réalisatio­n de tous les objectifs, peu importe l'énorme aide occidental­e au régime de Kiev et la pression sans précédent des sanctions », a dit le ministre Sergueï Choïgou, lors d'une visioconfé­rence avec des homologues de l'ex-URSS partiellem­ent retransmis­e à la télévision.

La CEDH demande à l'Ukraine de mettre en sécurité deux migrants

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a demandé à Kiev de mettre « immédiatem­ent » en sécurité deux migrants retenus près d'Odessa, non loin du front, une situation dénoncée par des ONG. Le gouverneme­nt ukrainien

« devrait déplacer immédiatem­ent les requérants vers une zone plus sûre (dans le pays) et prendre toutes les mesures jugées nécessaire­s pour assurer leur sécurité face au conflit armé en cours », a indiqué la Cour dans sa décision. « L’un (des requérants), d'origine palestinie­nne, a été libéré mais rien pour l'instant n'a été fait pour l’autre », a indiqué leur avocate, Me Daria Sartori, qui n'a pas précisé, « pour des raisons de sécurité », la nationalit­é de ce dernier.

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