« Les amis, on est passé devant de mille voix » : les votes basculent pour Brenier
Les premières heures de dépouillement ont été dures à encaisser dans la permanence de Marine Brenier-Ohanessian, avenue de la Californie. Et l’amertume est à peine cachée parmi les plus proches collaborateurs de la députée sortante au regard des scores récoltés dans le moyen et haut-pays. « Il y a eu des bonnes surprises, tente de relativiser une de ses collaboratrices, en citant Saint-Dalmas-le-Selvage ou encore Colomars. On est devant dans quelques villages…» Mais dans la très grande majorité, la maire Les Républicains de Rimplas, Christelle d’Intorni, est largement devant. Frôlant, notamment, les 43 % des suffrages exprimés dans le village de Saint-Etienne-de-Tinée, fief de la députée sortante qui y atteint difficilement les 30 % (29,94 %).
« T’as pris 2 500 voix en 40 minutes »
« Je suis contente sur Auron mais il va falloir travailler sur SaintEtienne-de-Tinée, reconnaît, avec retenue, celle qui porte l’étiquette de la majorité présidentielle. On s’attendait que le résultat soit bien meilleur dans les vallées mais mon adversaire prend des voix au RN où le candidat,
Monsieur Khalifa, y fait un score plutôt faible. Elle [Christelle d’Intorni] est devenue la candidate RN.
Au fil de la soirée, les résultats des bureaux de l’ouest de Nice tombent. Il est 21 heures. Loin des vallées, les tendances basculent. « On est devant, ça y est », s’exclame un proche collaborateur de Marine Brenier, les yeux vissés sur l’ordinateur dans l’arrière-salle de la permanence. À chaque nouveau résultat, le décompte est donné à la candidate. L’écart se creuse. Les militants se décrispent. Les sourires s’affichent.
Le téléphone de la députée sortante sonne. Elle s’isole. « Pardon, c’était Christian Estrosi. C’est une bonne nouvelle, les trois candidats [elle, Graig Monetti dans la 1re et Philippe Pradal dans la 3e] sont au second tour. Cela montre que le travail de la majorité municipale et métropolitaine a fonctionné. » « T’as pris 2 500 voix en 40 minutes », souffle un soutien à la candidate de la majorité présidentielle. « Si on est en tête, ce sera grâce à Nice », confie-t-elle.
Il est 21 h 20. Rien n’est encore gagné. Mais le moment est venu : « Les amis, les amis, je ne sais pas si on vous a dit mais on est passé devant de 1 000 voix. » Applaudissements et cris de joie au coeur de la permanence. Remerciements et discours de remobilisation de l’élue niçoise en vue du second tour.
« Prendre un peu de hauteur, parler de fond »
Mais pas le temps d’en savoir plus. Christian Estrosi prendra la parole dans une demi-heure au Gaglio, boulevard Jean-Jaurès, transformé en QG de campagne des candidats estrosistes. Juste le temps de sauter dans la voiture. Arrivée triomphale pour la jeune femme qui enchaîne les embrassades. De quoi se rebooster avant de repartir en campagne. « On va y retourner collectivement. J’espère qu’on pourra prendre un peu de hauteur et parler de fond », attaque-t-elle.