Hive met une ruche DANS LE CLOUD
Hive, la nouvelle entreprise de David Gurlé, fondateur de Symphony Communications, veut révolutionner le cloud avec son approche disruptive. La levée, toute récente, de 7 M€ devrait l’y aider.
Hive, c’est la nouvelle aventure entrepreneuriale de David Gurlé, fondateur et ancien dirigeant de la fintech Symphony Communications dont la R&D est installée à Sophia Antipolis. Enfin, l’une des nombreuses occupations de cet ingénieur qui a fait une grande partie de ses études à Cannes. S’il ne préside plus depuis juin 2021 aux destinées de la licorne franco-américaine, il garde un oeil sur sa gouvernance et siège au conseil d’administration de nombreuses autres entreprises comme l’Allemande F24, leader mondiale des notifications d’urgence. Il est aussi ambassadeur du programme numérique France 2030 et fait office, via Kuetz Partners, fondée en septembre dernier, de business angel et de mentor auprès d’une dizaine de startups dans l’intelligence artificielle, la biotech ou encore les cryptomonnaies…
Créée en octobre, Hive – la ruche en anglais – est un cloud alternatif qui a pour ambition de révolutionner le stockage et le cloud, un marché estimé à 1 300 Mds$. Pour ce faire, David Gurlé vient de lever 7M € auprès d’investisseurs internationaux portés par Global Ventures, OneRagtime, et de business angels.
Cloud grand public
Quelle différence avec les clouds traditionnels ? Hive se veut une solution disruptive, plus économique et écologique car basée sur le peer to peer [système pair à pair est un modèle d’échange en réseau où
chaque entité est à la fois client et serveur, ndlr]. « Les utilisateurs s’inquiètent de plus en plus de la sécurité et de la confidentialité de leurs données, de leur dépendance à l’égard des fournisseurs de clouds centralisés et de l’impact croissant des datacenters sur notre planète. »
Autant de points auxquels la ruche qui s’adresse au grand public apporte une réponse. Comment n’importe quel autre cloud, elle offre des services de stockage et de calculs mais « notre plateforme permet aux utilisateurs de louer leurs ressources informatiques inexploitées sur notre réseau, le Hivenet, explique David Gurlé. Concrètement, cela signifie que si vous contribuez à hauteur de 50 Go, vous récupérez gratuitement 50 Go. Si vous en utilisez 65, vous paierez 15 Go, un montant qui sera déterminé avec les usagers du Hivenet. Si vous n’en utilisez que 35, vous gagnerez en argent l’équivalent de 15 Go par mois. » Autres avantages : le prix compétitif du stockage « puisque nous n’avons pas de frais pour louer ou entretenir un bâtiment » ; le cryptage de bout en bout des données et la souveraineté numérique. « On peut choisir le pays où seront stockées ses données. Nous sommes les seuls à proposer cette géolocalisation. »
Une version bêta sera disponible d’ici quelques jours mais le lancement officiel se fera en octobre. Le Hivenet pourra accueillir quelque 100 000 utilisateurs, puis 500 000 en janvier et « nous n’aurons plus de limites en avril prochain », s’engage David Gurlé qui prendra une commission de 5 % sur les sommes gagnées par ses industrieuses abeilles. Mais le dirigeant a d’autres business models en tête : « Les développeurs pourront utiliser la plateforme pour construire et faire tourner leur programme. Et faire de Hive un écosystème d’innovation. » Dans sa ligne de mire également, les entreprises « qui ont besoin d’une puissance de calcul importante. L’idée étant que grâce à nous, elles utilisent celle de leur parc informatique plutôt que de louer des services cloud. »
Opportunité pour les pays émergents
Hive – qui emploie onze collaborateurs « mais nous en cherchons cinq de plus, les offres de poste sont sur notre site Internet hivenet.com » – envisage de créer une filiale à Dubaï, « passerelle vers l’Afrique ».
Certes, il s’agit de gagner de l’argent mais pas que… La démarche se veut aussi altruiste, insiste le serial entrepreneur : « Nous offrons aux pays en voie de développement une opportunité de participer à cette économie numérique en leur envoyant des ordinateurs qu’on n’utilise plus et que l’on connecterait à Hive… » En attendant, la ruche poursuit son travail. « L’important, est que le réseau grandisse et que l’on passe le business model à l’échelle », conclut David Gurlé qui envisage déjà une nouvelle levée de fonds, plus conséquente, fin 2023.