Monaco-Matin

GRAND PRIX DE FRANCE HISTORIQUE AU CIRCUIT PAUL RICARD (17-19 JUIN) « Plein les yeux... et les oreilles »

Avant les F1 d’aujourd’hui, place aux F1 d’hier et d’avant-hier ! Chef d’orchestre d’un GP rétro prêt à passer la deuxième ce week-end au Castellet, Laurent Vallery-Masson plante le décor.

- PROPOS RECUEILLIS PAR GIL LÉON

Et on remet le son ! Un an après un démarrage en « petit comité » à cause de la crise sanitaire, le Grand Prix de France Historique va négocier de vendredi à dimanche son deuxième virage varois. À fond, sans restrictio­n, cette fois... En attendant Max Verstappen, Lewis Hamilton, Charles Leclerc, Pierre Gasly, Esteban Ocon et les autres têtes d’affiche du rendez-vous numéro 1 de la saison programmé le mois prochain (22-24 juillet), le circuit Paul-Ricard enclenche donc sa machine à remonter le temps. L’occasion de rajeunir pour certains, ou d’explorer une époque révolue pour ceux qui n’ont jamais croisé la route de ces monoplaces des années 60, 70, 80, 90, 2000... Inscrit lui-même en Historic F2 et en F3 Classic - au volant d’une Ralt RT3/84 pilotée jadis par Cathy Muller , Laurent Vallery-Masson, le promoteur de cette rétrospect­ive majuscule, allume le feu vert. Suivez le guide !

Commençons par une petite marche arrière : il y a un an, la première édition varoise du Grand Prix de France Historique a-t-elle été à la hauteur de vos espérances ?

Oui, on peut dire que ce fut une réussite pour ceux qui étaient là. En juin 2021, rappelez-vous, nous figurions parmi les premiers événements autorisés à accueillir du public. Le feu vert pour recevoir plus de 1000 personnes s’était allumé le jeudi 9 juin, soit la veille de notre manifestat­ion. Dans ce contexte de crise sanitaire aiguë, ce fut un challenge de mettre en route ce Grand Prix de France Historique. Mais nos efforts ont été récompensé­s puisque nous avons atteint le maximum de la jauge en vigueur (5000 personnes par jour, ndlr). Cette fois, sans

contrainte, on espère accueillir un public plus large. Voilà pourquoi quelques différence­s apparaisse­nt à l’affiche.

Quelle est votre priorité numéro 1 au moment de passer la deuxième ?

On attend beaucoup plus de spectateur­s, donc l’accent est mis sur l’accueil et la proximité, tout ce qui constitue le caractère des compétitio­ns de véhicules historique­s. Notre désir, c’est que les gens repartent avec le sourire, avec des bons souvenirs. Ils veulent voir les voitures de près ? Parler aux pilotes ? Aller dans le paddock ? Sur la pitlane ? Ils le feront ! Certains chanceux tirés au sort pourront même démarrer un moteur de F1

V12 Ferrari. L’une des surprises qu’on leur réserve...

Côté course, le plateau 2021 comprenait 12 séries.

Combien cette année ?

Il y en aura moins : sept, pour une douzaine de courses au total. Un choix délibéré car nous avons décidé de proposer aux spectateur­s de nouvelles animations qui meubleront le timing, autant sur la piste que dans le paddock. Par exemple, la parade Alpine, présentée en collaborat­ion avec Berlinette Magazine, réunira une quarantain­e d’autos des années 60, 70 et d’aujourd’hui. Dont une Alpine Dinosaure conduite par Alain Serpaggi (l’ancien pilote de la firme de Dieppe, âgé de 83 ans) en tête de cortège.

Justement, quelles « pointures » d’hier et d’aujourd’hui croisera-ton au Castellet le weekend prochain ?

‘‘ Nous mettons tout en oeuvre dans le but de pérenniser ce bel hommage ”

Jean Alesi nous honorera de sa présence. Une fanzone lui est d’ailleurs dédiée. Un endroit où vous pourrez admirer deux F1 ayant marqué sa carrière. René Arnoux a aussi répondu à notre invitation. On voulait fêter avec lui un anniversai­re important : les 50 ans de ses débuts en compétitio­n via la victoire au Volant Shell 1972. JeanPierre Jarier et Yannick

Dalmas viendront en voisins. Eric Hélary et Soheil Ayari, eux, s’offriront une cure de jouvence en pilotant une Formule Ford. Avec pas moins de 46 engagés, la bagarre s’annonce féroce. Soheil cravachera également une F1, une Ligier ex-Jarier. Et puis il y aura un certain Tom Pagès. Ce champion de motocross freestyle bien connu disputera les 100 Km au volant d’une voiture plus vieille que lui, un proto Tiga millésime 1984 qui a gagné les 2 Tours d’Horloge en 2021 ici même, au Paul Ricard.

Quoi de neuf sur les grilles de départ F1 ?

La principale nouveauté, c’est l’intégratio­n en mode course de la série BOSS GP réunissant les monoplaces à moteur thermique des années 1990 et 2000. Les plus récentes avant le virage de l’hybridatio­n. Des Toro Rosso, Jaguar,

Williams, Benetton, propulsées par des V8 et V10, qui disputent ici leurs seules course en France. De quoi en prendre plein les yeux... et les oreilles.

L’intervalle entre les deux GP de France, Historique et F1, est passé d’une semaine à un mois. Pour vous, ça change quoi ?

Ça change beaucoup de choses en termes d’organisati­on. Quand la F1 roule le week-end suivant, il faut composer avec quelques contrainte­s car son installati­on monopolise des espaces, des ressources du circuit. Là, c’est plus simple pour nous, d’autant qu’on bénéficie toujours d’une synergie pleine et entière avec le GIP Grand Prix de France-Le Castellet, les équipes d’Eric Boullier.

Mais pour le public désireux d’enchaîner ces deux dates, vous n’avez jamais envisagé un déménageme­nt au mois de juillet ?

Non. D’abord parce qu’il est plus facile de se déplacer et de se loger dans le sud au mois de juin. Pour les spectateur­s comme pour les participan­ts. Ensuite parce qu’il y a déjà deux autres grandes épreuves

historique­s installées en juillet : Le Mans Classic et Goodwood Festival of Speed. Le Grand Prix de France se déroule traditionn­ellement en juin. Et précisons au passage que la billetteri­e demeure identique. L’achat de places pour le GP Historique donne droit à des tarifs préférenti­els pour le GP F1 et vice-versa.

Si la Formule 1 ne fait pas escale au Castellet en 2023, que deviendra le Grand Prix de France Historique ?

Quelle que soit l’issue des négociatio­ns en cours, nous avons la volonté de continuer. Où ? Comment ? Toutes les portes sont ouvertes. Avant de venir au Castellet, le Grand Prix de France Historique s’est déroulé deux fois à MagnyCours. Il n’est pas attaché à un site. Il peut bouger, évoluer. La seule certitude, c’est que nous mettons tout en oeuvre dans le but de pérenniser ce bel hommage à la pyramide des monoplaces.

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(Photo Laurent Martinat) Les grilles de départ estampillé­es F1 du Grand Prix de France Historique feront encore le plein.
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(DR)

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