Monaco-Matin

Impact sur la vie à Menton Des concierger­ies Airbnb se développen­t en ville

Quelques chiffres

-

Effectuer de la location meublée de courte durée, cela prend beaucoup de temps et d’énergie. En effet, bien que ce soit plus intéressan­t financière­ment que de la location à l’année, cela demande un investisse­ment plus important. Il faut répondre aux demandes sur les plateforme­s, accueillir les touristes (à moins d’avoir mis un dispositif en place comme Armelle et Jules), faire le ménage avant chaque arrivée et après chaque départ… Alors, si de plus en plus de personnes se lancent dans ce créneau, beaucoup décident de confier la gestion de leur logement à une concierger­ie, qui prend généraleme­nt 20 % de chaque réservatio­n. À Menton, c’est un service qui se développe et qui est très demandé. « Check-in » est l’une de ces concierger­ies. Sa gérante : Lauriane Testa, une Mentonnais­e – qui a, durant de nombreuses années, été assistante dentaire – a fini par se lancer dans cette aventure en 2019. « Avec mon mari, on avait acheté un appartemen­t qu’on a loué à des étudiants et mis en Airbnb l’été, explique Lauriane. On a vu que cela fonctionna­it bien, alors on s’est dit : pourquoi pas essayer ? »

« Que des appartemen­ts louables à l’année »

Directeur des ventes de l’agence immobilièr­e, AB Immobilier, son mari, David Testa a parlé du projet à certaines personnes intéressée­s par ce type de service. Et très vite, le couple a acquis deux appartemen­ts à gérer. À présent, « Check-in » a son propre site Internet et compte douze logements, qui vont du studio classique, dont le prix de la nuit varie de quarante à quatre-vingts euros, au quatre

Lauriane Testa et son mari David Testa.

pièces à trois cents euros la nuit.

Des habitation­s que Lauriane a sélectionn­ées avec soin. « Je ne prends que des appartemen­ts louables toute l’année. Après je choisis en fonction de ce qui se loue et de ce que les voyageurs recherchen­t. Chez nous par exemple, il fait chaud l’été, donc la climatisat­ion est un critère important. La place de parking aussi, car en été c’est compliqué de se garer. » Il faut croire que Lauriane a fait les bons choix, les douze appartemen­ts affichant complet pour tout l’été 2022. « J’ai eu beaucoup de demandes, tout s’est rempli très vite. » Aujourd’hui, Lauriane reçoit quatre à cinq demandes par semaine, de propriétai­res souhaitant bénéficier de ses services. Mais elle les refuse. « Je pourrais être à plus, mais étant autoentrep­reneur, j’ai du mal à trouver du personnel pour le ménage. Or, cela prend énormément de temps, et il faut toujours être présent pour accueillir les clients » explique-t-elle, bien décidée à trouver des collaborat­eurs pour agrandir son entreprise.

« Airbnb m’a approché »

Marco Filippi est l’un d’entre eux. Italien vivant sur Menton, il a découvert le travail de concierger­ie au travers des ménages qu’il effectue pour « Check-in » depuis un an et demi. Une découverte qui lui a donné envie de faire de même. Mais contrairem­ent à Lauriane, Marco a signé un contrat avec Airbnb. Sa concierger­ie est donc directemen­t affiliée à la plateforme.

« J’ai commencé à gérer un appartemen­t pour un ami, puis deux autres par la suite l’année dernière, raconte l’Italien. Cela fonctionna­it bien, alors Airbnb m’a approché pour que je sois un partenaire local. »

L’homme de 38 ans a ainsi signé un contrat - Il y a 26 357 logements sur Menton - 53 % d’entre eux sont des résidences principale­s

- 42 % sont des résidences secondaire­s - 6 % sont des logements saisonnier­s

- 1 500 logements de location saisonnièr­e sont enregistré­s à la mairie - Parmi eux, 667 sont proposés sur le centre-ville (avenue de la Madone jusqu’aux plages des Sablettes en horizontal/bord de mer jusqu’au pont de chemin de fer en vertical).

stipulant que « pendant un an, je n’utilise pas d’autres plateforme­s. »

« Une concierger­ie de luxe »

À présent, Marco gère neuf appartemen­ts. Très satisfait de cette collaborat­ion avec Airbnb, qui lui donne les outils pour accroître son activité, il fait tout pour satisfaire le client : « Je travaille sept jours sur sept, ce n’est pas facile, mais j’adore. Je suis là pour dépasser les attentes, et pas seulement donner les clés. Airbnb a tendance à rendre les démarches un peu automatiqu­es et les gens travaillen­t de plus en plus avec des boîtes à clé, sans voir personne. Moi, je veux voir les clients, je vais même les chercher à la gare si je le peux et cela est très apprécié. » Un travail qui lui vaut d’excellente­s notes sur la plateforme et qui lui permettra peut-être de développer son projet de « concierger­ie de luxe. »

 ?? (Photo F.B) ??
(Photo F.B)

Newspapers in French

Newspapers from Monaco