Pour les pompiers, c’est « l’été de tous les dangers »
Sécheresse, chaleur, incendies... Selon le porte-parole de la Fédération nationale des sapeurspompiers de France, toutes les conditions sont réunies pour faire du pays « une poudrière ».
En France, 70 % des incendies se déclenchent par imprudence. Et les pompiers ont entrepris une large campagne de communication pour que les citoyens adoptent les bons gestes afin d’éviter ces drames. « Tous les indicateurs sont au rouge, c’est l’été de tous les dangers », alertent les soldats du feu. Toutes les conditions naturelles sont déjà réunies pour qu’ils se produisent. Ce lundi, le Gard a déjà connu plusieurs départs de feu importants, brûlant notamment 60 bungalows dans l’un des plus grands campings d’Europe.
La France subira des températures très largement au-dessus de 30° C cette semaine (lire notre dossier en pages précédentes) , une vague de chaleur particulièrement précoce, énième avant-goût d’une planète qui se réchauffe, dans un contexte de sécheresse exceptionnelle des sols qui fait craindre pertes de récoltes et incendies dans l’Hexagone.
C’est donc une sévère mise en garde qu’exprime le commandant Eric Brocardi, directeur de la communication de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, ancien chef de centre de secours principal des sapeurs-pompiers dans les Alpes-Maritimes et chef de la communication du SDIS 06 : ne jetez pas vos mégots de cigarette, n’allumez pas de feu ou barbecue aux abords des forêts, évitez les travaux sources d’étincelles.
De nouveaux dispositifs
« On parle expressément des feux de forêts à cause de la forte augmentation des températures », explique l’officier azuréen. « Aujourd’hui, c’est tout le territoire hexagonal qui peut prendre feu à tout moment. 3,5 millions d’interventions sont liées aux urgences aux personnes, et nous avons aussi la mission de protéger les espaces naturels. Le dérèglement climatique, nous l’observons depuis des années. Avant, la saison des feux, c’était juillet-août... dorénavant, ils éclatent du 1er janvier au 31 décembre. On est tellement habitués que l’ensemble des moyens sont en pré-alerte », rassure-t-il.
Le feu peut dorénavant détruire partout en France. Par conséquent, les sapeurs-pompiers «se concentrent sur de nouveaux déploiements : les autres départements vont puiser dans l’expérience de ceux du Sud pour adapter les différentes expertises sur leur propre territoire ». Mais rien ne remplacera la vigilance et la prévention : « L’homme doit faire attention à sa propre forêt et à sa planète », martèle Eric Brocardi.
Et de rappeler (encore !) des gestes simples ou des pratiques saines : « Nous devons promouvoir une véritable éducation aux risques qui permet de se défendre contre des actes de négligence. La notion de débroussaillage, ça doit aussi être plus largement inculqué. Il y a des codes, il faut respecter les arrêtés préfectoraux, ça peut sauver une maison. »