Accident ferroviaire de Brétigny : peine maximale requise contre la SNCF
Le parquet d’Evry a demandé hier au tribunal de condamner la SNCF à « la peine maximale » pour homicides involontaires et blessures involontaires lors de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne), qui a fait sept morts et des centaines de blessés en 2013.
Il a en revanche demandé la relaxe pour SNCF Réseau (ex-Réseau Ferré de France, gestionnaire des voies) et l’ancien cadre cheminot, Laurent Waton, qui avait réalisé la dernière tournée de surveillance avant le drame, estimant que les fautes les concernant n’étaient pas caractérisées.
Pour la SNCF, héritière pénale de la SNCF Infra chargée de la maintenance des voies au moment des faits, la peine requise s’élève à 450 000 euros d’amende, du fait de la récidive légale que le procureur Rodolphe Juy-Birmann a demandé au tribunal de retenir. La SNCF a « créé le contexte à l’origine de l’accident » par un « échec dans la chaîne de maintenance », a affirmé le procureur, avant de s’adresser aux nombreuses victimes ou proches de victimes.
« Ce n’est pas une mise en cause des cheminots »
« Une peine d’amende, quel que soit le montant, n’a pas de sens pour vous : aucune peine ne ramènera personne à la vie », a reconnu le procureur, qui espère toutefois qu’une telle condamnation leur apportera « deux satisfactions ». Premièrement, « vous avez été entendus et reconnus dans votre statut de victime », dit-il. Et surtout, «la condamnation jettera l’opprobre et le discrédit » sur l’entreprise publique.
Lors d’un réquisitoire de près de trois heures, le procureur a dénoncé une « faute originelle de désorganisation », dont a découlé la dizaine de fautes retenues contre la SNCF. « Ce n’est pas une mise en cause des cheminots », insiste-t-il, mais de « la lente dégradation de leurs conditions de travail qui ont été impactées par les objectifs de rentabilité qui leur étaient imposés ».