Monaco-Matin

Les canons Caesar français en action à l’Est de l’Ukraine

Dans le Donbass, des soldats de l’unité d’artillerie de la 55e brigade installent un canon Caesar camouflé, monté sur un camion. Trois coups sont tirés, détonation­s assourdiss­antes et éclairs lumineux.

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L’Ukraine a fait la démonstrat­ion hier, depuis un lieu dont elle a demandé qu’il ne soit pas révélé, d’un de ses canons automoteur­s français Caesar qui visent l’artillerie russe dans le Donbass, au moment où Kiev exhorte ses partenaire­s occidentau­x à lui fournir « davantage d’armes » puissantes. Impossible de savoir quelle est la cible. « C’est un secret », commente un officier ukrainien aux journalist­es conviés pour l’occasion, précisant toutefois qu’elle était «à moins de 38 kilomètres ».

Le système d’artillerie Caesar est très prisé par les partenaire­s militaires de Paris pour sa précision. L’Ukraine en a reçu six exemplaire­s ces dernières semaines pour tenter d’endiguer la progressio­n de l’armée russe dans le Donbass, ancienne région minière essentiell­ement russophone.

Emmanuel Macron avait assuré mi-mai à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky que la France allait « intensifie­r » ses livraisons d’armes à l’Ukraine « dans les jours et les semaines qui viennent ».

Formé en France en 1 semaine

Produit par le groupe industriel français Nexter, le Caesar est un canon de 155 mm monté sur un camion capable de tirer six coups par minute à une distance de 40 kilomètres.

Selon un commandant ukrainien sur le front, surnommé « Glib », il a rendu la défense ukrainienn­e plus agile, moins prévisible. « Ce système est principale­ment très maniable et mobile. C’est un facteur très important dans une guerre contempora­ine comme celleci », explique-t-il, opposant les Caesar « aux vieux systèmes ukrainiens non mobiles ». « Grâce à cette arme, nous gagnons beaucoup de temps, de sorte que l’ennemi ne peut pas nous attaquer ni riposter rapidement », se félicite-t-il.

« Glib », qui ne donne aucune indication précise sur les endroits où les Caesar sont déployés, affirme avoir été formé en France pendant une semaine, « un temps très limité » selon lui : « J’ai dû m’entraîner rapidement et me souvenir de tout. »

Les Français ne sont pas les seuls à avoir envoyé des armes de longue portée à l’armée ukrainienn­e. Les Américains et autres partenaire­s de Kiev ont fait de même, sans toutefois satisfaire l’état-major ukrainien qui réclame quotidienn­ement « plus d’armes » – notamment des armes de longue portée – pour repousser l’avancée russe autour des villes-clé de Severodone­tsk et Lyssytchan­sk.

Les séparatist­es prorusses, soutenus par Moscou dans la région depuis 2014, accusent de leur côté l’armée ukrainienn­e d’utiliser des armes avec des munitions de 155 mm – celles notamment utilisées par le Caesar – pour tirer sur la population de la grande ville de Donetsk et d’autres localités alentour. Une accusation formelleme­nt rejetée par « Glib » : « La sécurité des civils est l’une de nos priorités. Nous ne tirons pas sur des zones résidentie­lles. »

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(Photo AFP) L’armée ukrainienn­e se servant du canon français Caesar pour tirer sur une cible « à moins de 38 km », hier, à l’Est de l’Ukraine.

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