Barrages forcés : le passager blessé par balle est mort
Cet Egyptien de 35 ans avait été atteint par le tir d’un policier à Cantaron avant d’être découvert à Nice-Ouest dans une camionnette transportant des migrants, qui avait forcé plusieurs barrages.
L’homme de 35 ans, de nationalité égyptienne, blessé par le tir d’un policier dans la nuit de mardi à mercredi, est décédé. Il était passager d’un fourgon frigorifique transportant cinq migrants, dont le conducteur a forcé plusieurs barrages de police. Atteint à la tête par un tir de riposte d’un agent de la Police aux frontières (PAF), il avait été découvert inanimé dans le véhicule abandonné avenue de la Méditerranée, dans le quartier des Moulins à Nice-Ouest.
Clandestin ou passeur ?
Le ressortissant était-il un candidat à l’exil ou un passeur ? L’enquête devra le déterminer. Des informations contradictoires circulaient hier à son sujet, d’aucuns évoquant un homme domicilié dans le Val-de-Marne ayant effectué une demande de régularisation de sa situation administrative. D’abord confiées à la PAF, les investigations concernant le volet migratoire pourraient être confiées à un autre service pour éviter tout conflit d’intérêt. Par ailleurs, les auditions de l’Inspection générale ont débuté pour déterminer les circonstances du tir mortel réalisé avec une arme de service.
Plusieurs passeurs de migrants sont arrêtés chaque semaine par les forces de l’ordre à la frontière francoitalienne. Les opérations de contrôle se révèlent de plus en plus risquées, notamment en raison d’un nombre accru de refus d’obtempérer.
Des passeurs de plus en plus déterminés
A la vue des forces de l’ordre, les passeurs n’hésitent plus à prendre des risques inconsidérés, mettant leur vie en danger, celle des policiers ou des gendarmes et celle de leurs passagers. D’autant qu’une fois présentés aux juges du tribunal correctionnel, ils évitent très rarement la prison ferme. Moyennant entre 80 et 200 euros par passager, ces individus, aux profils assez variés, proposent leur service généralement à Vintimille ou San Remo. Cette fois, les autorités italiennes ont repéré le fourgon en amont, et prévenu la police française. Le véhicule a forcé un barrage à Sospel puis un autre à Cantaron, là où un policier a ouvert le feu à quatre reprises. Ce fonctionnaire expérimenté, proche de la retraite, est sous le choc et a fait l’objet d’une prise en charge psychologique.