Monaco-Matin

Un derby pour une demie

Un peu moins de 80 kilomètres séparent Castres de Toulouse, deux rivaux historique­s aux approches antagoniqu­es du rugby qui se disputeron­t ce soir (21h05) à Nice une place en finale.

-

Ils adorent se détester. Cette demi-finale à Nice (ce soir 21h05) au parfum de derby entre Castres et Toulouse n’aura peut-être pas sa ferveur habituelle, lorsque les voisins se disputent la suprématie occitane devant des tribunes de Pierre-Fabre ou d’Ernest-Wallon incandesce­ntes, mais tout de même… L’Allianz Riviera devrait vibrer pour cette opposition de style, presque caricatura­le, entre la sous-préfecture tarnaise de 40 000 habitants et la puissante capitale régionale toulousain­e.

Entre le plus gros palmarès du rugby français, adepte d’un jeu de mouvement flamboyant, et des Castrais durs au mal qui se complaisen­t dans la posture du « petit ».

Castres en position de force

« Quand tu vois toutes les écuries et tous les gros budgets qu’il y a à côté de nous, c’est une très belle performanc­e de notre part d’être là », souligne le troisième ligne castrais Baptiste Delaporte, pur produit de la maison tarnaise.

Sauf que le CO, pour la première fois de son histoire, a terminé la phase régulière en tête après être notamment resté invaincu à domicile. Et le jeune flanker n’a pas envie de tout gâcher : « C’est le moment pour nous de se payer. On a fait une belle saison et ça serait dommage de ne pas bien la finir ». Même s’il n’en garde pas que des bons souvenirs, le manager toulousain Ugo Mola connaît bien Castres pour y avoir joué et entraîné.

« Frais comme des gardons »

Par deux fois la semaine dernière il a loué le travail accompli par son homologue Pierre-Henry Broncan, dont il s’était attaché les services à Toulouse entre 2015 et 2018 en tant qu’entraîneur de la défense.

«Ils (les Castrais) ne sont pas dominants, avec la 10e attaque, la 7e défense et une conquête parfois défaillant­e, mais il faut reconnaîtr­e que le caractère et l’état d’esprit prévalent encore dans notre sport », salue Mola.

« Ils ont terminé premiers du championna­t. C’est un fait. Ce sera compliqué s’ils veulent encore se faire passer pour des petits », insiste-t-il alors que son équipe a, elle, fini quatrième après avoir connu un gros trou d’air pendant l’hiver en l’absence de ses Bleus. On pourrait y voir un moyen de rejeter un peu de pression sur l’adversaire, vainqueur de leur dernière confrontat­ion en phase finale, en 2018 en barrage (23-11), sur la route d’un titre inattendu.

Rendez-vous des anciens

L’entraîneur des Rouge et Noir dit se méfier de l’état de forme des Tarnais -- « Ils sont frais comme des gardons » -- qui n’ont joué que deux matches depuis un mois et demi, contre cinq côté toulousain. Seulement privé de son troisième ligne canadien Tyler Ardron, le CO pourrait pâtir d’un manque de rythme face à des Toulousain­s qui ont réalisé le week-end dernier en barrage une performanc­e de haut niveau contre le nouveau champion d’Europe rochelais (33-28). Le tenant du titre y a perdu son troisième ligne internatio­nal François Cros, touché à un genou, mais récupère le pilier droit néo-zélandais Charlie Faumuina, de retour de suspension.

Il comptera également dans ses rangs deux joueurs peut-être un plus motivés que les autres : le troisième ligne Anthony Jelonch et le demi de mêlée Antoine Dupont, révélés à Castres avant de déménager 80 kilomètres plus loin.

 ?? (Photos AFP) ?? Durant la phase régulière, le Toulouse d’Antoine Dupont a écrasé Castres au match aller (41-0), alors que les Tarnais ont pris leur revanche à domicile (19-13).
(Photos AFP) Durant la phase régulière, le Toulouse d’Antoine Dupont a écrasé Castres au match aller (41-0), alors que les Tarnais ont pris leur revanche à domicile (19-13).

Newspapers in French

Newspapers from Monaco