La clinique Saint-Jean a dû fermer ses urgences hier soir
C’est une situation inédite dans le département : une pénurie de médecins urgentistes a contraint la polyclinique de Cagnes-sur-Mer à fermer ses urgences la nuit dernière.
On le craignait ; ça vient d’arriver. Les patients qui se sont présentés d’euxmêmes après 20 heures aux urgences de la polyclinique Saint-Jean à Cagnessur-Mer, hier, ont trouvé porte close. Peutêtre même un peu avant, comme cette dame venue pour une douleur au pied vers 19 heures, et repartie quelques minutes plus tard sans avoir pu être prise en charge. « C’est fermé, on m’a dit d’aller à Antibes ou Saint-Laurent-du-Var, mais je ne suis pas d’ici », regrettait-elle en repartant. Le département des Alpes-Maritimes, jusque-là réputé pour son nombre de médecins par habitant supérieur à la moyenne nationale, au moins sur le littoral, voit ainsi un premier établissement fermer son service d’urgence par manque de personnel. Emboîtant le pas à d’autres régions, déjà en grande difficulté.
Reprise prévue ce matin
Dans ce cas précis, c’est l’absence pour « motif impérieux » d’un médecin urgentiste « qualifié et certifié » comme la loi l’impose, qui aura suffi à contraindre le service à baisser le rideau. « Il n’y a pas de médecin de nuit », pouvait-on entendre, sur place, hier en fin de journée.
Une fermeture temporaire, nous assure-t-on, puisque l’activité devrait reprendre à partir de 8 heures ce matin, avec le personnel de jour. Le Samu et le Sdis ont d’ores et déjà reçu la consigne de l’Agence régionale de santé d’aiguiller les patients vers les urgences de l’hôpital d’Antibes et celles de l’Institut Arnault-Tzanck voisin. « La continuité des soins est assurée dans les étages. Et la maternité continue bien sûr de fonctionner », rassure un membre du personnel médical.
Mais, en réalité, personne n’est vraiment rassuré. La pénurie d’urgentistes dans les services hospitaliers, entretenue par la concurrence des centres de soins à horaires élargis qui leur proposent de « gagner beaucoup plus en travaillant moins », devrait encore s’aggraver cet été.
Et il n’existe aucun levier juridique permettant de s’extraire de cette situation qui propulse les urgences contre le mur. Qui pour les sauver ? Et sauver avec elles la vie de patients ?