La ville de Nice expérimente un logiciel de tracking sans reconnaissance faciale
Le maire de Nice ne désespère pas que la législation évolue au sujet de l’utilisation de la reconnaissance faciale par les réseaux de vidéosurveillance des communes. La Ville avait expérimenté cette technologie à l’occasion de l’édition 2019 du carnaval. Mais la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a mis son véto. Pas question pour autant de « perdre du temps » en attendant que la CNIL change d’avis.
Traquer les vêtements plutôt que les visages
Christian Estrosi a dévoilé, avant-hier, une nouvelle expérimentation en cours. Elle pourrait permettre d’identifier plus rapidement une personne, un véhicule ou même un objet grâce à l’intelligence artificielle... Mais sans utiliser de données biométriques.
La solution développée par la société Avigilon – une entreprise canadienne rachetée par un groupe américain – permet de « taguer » un individu et d’interroger simultanément l’ensemble du réseau de vidéosurveillance pour repérer automatiquement les personnes répondant au même signalement.
Cette fois, ce ne sont pas les visages qui sont traqués mais la tenue vestimentaire, l’âge ou encore la taille. Un ensemble de critères qui permet de soumettre aux opérateurs vidéos un ensemble de correspondances là où il devait opérer manuellement en ne se basant que sur leur jugement.
« Ce logiciel nous permet d’aller plus vite et d’être plus efficace », insiste le maire qui entend bien en étendre l’utilisation à l’ensemble du réseau. Mais pas sans l’accord de la CNIL. « En théorie, nous pourrions. Nous ne sommes pas obligés de la solliciter, dans la mesure où nous n’avons identifié aucune contre-indication dans la législation existante à l’utilisation de cette technologie, assure Christian Estrosi. Mais j’essaie de convaincre et je préférerais que la CNIL soit notre partenaire. » Une étude d’impact lui sera donc soumise durant l’été sur la base des 64 premières licences d’exploitation que vient d’acquérir la Ville pour 2 000 euros chacune. Et si l’expérimentation est concluante, l’usage de ce logiciel de tracking pourrait être généralisé à la rentrée.
La municipalité est d’ores et déjà convaincue de son utilité aussi bien pour retrouver l’auteur d’un délit qu’une personne ayant besoin d’une assistance rapide, un enfant égaré ou une personne âgée souffrant de troubles cognitifs.