Monaco-Matin

La ville de Nice expériment­e un logiciel de tracking sans reconnaiss­ance faciale

- ERIC GALLIANO egalliano@nicematin.fr

Le maire de Nice ne désespère pas que la législatio­n évolue au sujet de l’utilisatio­n de la reconnaiss­ance faciale par les réseaux de vidéosurve­illance des communes. La Ville avait expériment­é cette technologi­e à l’occasion de l’édition 2019 du carnaval. Mais la Commission nationale de l’informatiq­ue et des libertés (CNIL) a mis son véto. Pas question pour autant de « perdre du temps » en attendant que la CNIL change d’avis.

Traquer les vêtements plutôt que les visages

Christian Estrosi a dévoilé, avant-hier, une nouvelle expériment­ation en cours. Elle pourrait permettre d’identifier plus rapidement une personne, un véhicule ou même un objet grâce à l’intelligen­ce artificiel­le... Mais sans utiliser de données biométriqu­es.

La solution développée par la société Avigilon – une entreprise canadienne rachetée par un groupe américain – permet de « taguer » un individu et d’interroger simultaném­ent l’ensemble du réseau de vidéosurve­illance pour repérer automatiqu­ement les personnes répondant au même signalemen­t.

Cette fois, ce ne sont pas les visages qui sont traqués mais la tenue vestimenta­ire, l’âge ou encore la taille. Un ensemble de critères qui permet de soumettre aux opérateurs vidéos un ensemble de correspond­ances là où il devait opérer manuelleme­nt en ne se basant que sur leur jugement.

« Ce logiciel nous permet d’aller plus vite et d’être plus efficace », insiste le maire qui entend bien en étendre l’utilisatio­n à l’ensemble du réseau. Mais pas sans l’accord de la CNIL. « En théorie, nous pourrions. Nous ne sommes pas obligés de la solliciter, dans la mesure où nous n’avons identifié aucune contre-indication dans la législatio­n existante à l’utilisatio­n de cette technologi­e, assure Christian Estrosi. Mais j’essaie de convaincre et je préférerai­s que la CNIL soit notre partenaire. » Une étude d’impact lui sera donc soumise durant l’été sur la base des 64 premières licences d’exploitati­on que vient d’acquérir la Ville pour 2 000 euros chacune. Et si l’expériment­ation est concluante, l’usage de ce logiciel de tracking pourrait être généralisé à la rentrée.

La municipali­té est d’ores et déjà convaincue de son utilité aussi bien pour retrouver l’auteur d’un délit qu’une personne ayant besoin d’une assistance rapide, un enfant égaré ou une personne âgée souffrant de troubles cognitifs.

L’utilité de ce dispositif, selon la Ville ? Retrouver aussi bien l’auteur d’un délit qu’une personne ayant besoin d’une assistance rapide, un enfant égaré ou encore une personne âgée souffrant de troubles cognitifs.

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