ON EN REDEMANDE !
Pris à la gorge d’entrée de jeu, les Castrais n’ont jamais paniqué et ont logiquement inversé le sort de la rencontre (24-18). Le CO continue son épopée, et verra le Stade de France.
Hier soir, à l’Allianz Riviera, Castres (en blanc) s’est qualifié pour la finale du Top 14 en battant Toulouse (24-18) au terme d’un match de très haut niveau. Une belle image pour le rugby. On espère autant de spectacle ce soir pour la 2e demie, Montpellier - Bordeaux-Bègles.
Et d’un ultime plaquage de l’intenable Nick Champion De Crespigny, Thibaud Flament laissait échapper le ballon quelques instants après la sirène, et libérait les deux équipes. Les Castrais se prenaient dans les bras, se congratulaient, tandis que PierreHenry Broncan, lui, réalisait un 100 mètres à faire pâlir Usain Bolt, pour aller célébrer la victoire dans le virage sud, au coeur d’un quart de virage en folie. Car hier soir, les coéquipiers de Florent Vanverberghe ont réalisé une rencontre au plus que parfait, pour arracher une qualification pleinement méritée face à Toulouse (2418).
Le CO sans paniquer
Pourtant, tout avait démarré de la pire des manières pour les Tarnais. Sortis comme des lions des vestiaires, les Toulousains démarraient la rencontre à toute allure. Une première action très chaude sur un petit côté joué par Antoine Dupont et sublimée par Matthis Lebel créait un premier frisson dans le camp castrais. De quoi imaginer un festival Rouge et Noir ? L’essai inscrit par l’ailier international quelques secondes plus tard (2e) laissait en tout cas présager le pire pour les joueurs du Castres Olympique. La faute au manque de compétition, lié à deux semaines sans match pour les premiers de la phase régulière ? Probable. Toujours est-il qu’après avoir pris le score, le Stade toulousain mettait la main sur le ballon et imposait le tempo. Sauf que la déroute que laissait présager l’entame castraise n’est évidemment jamais arrivée. Et ce serait bien mal connaître les coéquipiers d’un immense Gaëtan Barlot que d’imaginer qu’ils puissent paniquer au moindre grain de sable. Car arc-boutés dans leur moitié de terrain pendant les 25 premières minutes, et menés de 10 points après la pénalité de Thomas Ramos (16e), les Castrais reprenaient le jeu à leur compte en suivant.
Les limites de la Dupont dépendance
Sans ne jamais paniquer, les ouailles de Pierre-Henry Broncan remportaient enfin la guerre du sol et jouaient avec merveille le jeu d’occupation. Et hormis un évident manque de réalisme ballon en main, les Castrais inscrivaient trois pénalités avant la pause, par l’inoxydable Benjamin
Urdapilleta. Si on ajoute une cruelle indiscipline toulousaine (deux cartons jaunes reçus dans le premier acte) et le scénario de la rencontre semblait idéal pour les Tarnais. Menés d’un point à la pause (10-9), ces derniers revenaient en folie après la mi-temps. Un premier essai au ras du malin Santi Arrata, qui s’étendait de tout son mètre 70 dans l’en-but toulousain (43e), donnait l’avantage aux leaders de la phase régulière. Ensuite, les débats s’équilibraient et Romain Ntamack permettait aux siens de rester en vie à la 47e (15-16 pour le CO), avant que Thomas Ramos ne redonne l’avantage aux Haut-Garonnais à la 61e (18-16). Mais impossible n’est jamais Castrais. Et face à des Toulousains privés du meilleur joueur du monde, Antoine Dupont, bien présent, mais très loin de ses standards habituels, et qui semblait même parfois perdu sur la pelouse, les champions de France en titre ne trouvaient jamais la clé. Une pénalité d’Urdapilleta à la 70e redonnait l’avantage à son équipe (19-18), quand l’essai de Julien Dumora (77e) scellait définitivement le sort de la rencontre. Castres a fait tomber le double champion de France en titre, et confirmé sa saison au plus que parfait. Les Tarnais verront donc le Stade de France la semaine prochaine. De quoi imaginer une nouvelle épopée comme en 2013 ou 2018, qui avait mené tout le Tarn sur le toit de la France ovale ?