« Ce soir, les opportunistes ont perdu, c’est la défaite de Christian Estrosi »
« C’est la victoire de la fidélité, la victoire de la droite, la victoire des valeurs », s’est égosillé Éric Ciotti... Décidément, les soirées électorales se suivent, mais ne se ressemblent pas.
Plus de 400 personnes sur le port
Au soir du premier tour, certes en tête, mais sans gloriole, il avait parlé à une poignée de militants, les exhortant à mobiliser leurs proches derrière sa candidature. Hier soir, le Républicain réélu peinait à se faire entendre dans le brouhaha de la consécration, tentant de glisser sa tête au milieu d’une marée de drapeaux français agités frénétiquement par des Républicains en folie. Sa permanence affichait complet. Et plus encore. La musique a monopolisé le port de Nice. Sa musique, celle d’un homme contre qui « le camp adverse a engagé des moyens colossaux », lâche-t-il. Plus de 400 personnes ont swingué aux résultats de leur champion. De leurs champions !
« Renaud Muselier, un sombre personnage »
Car non seulement, Ciotti rempile pour un quatrième mandat, mais il savoure une double victoire. Christelle d’Intorni, la candidate des vallées, a éjecté Marine Brenier après une campagne à couteaux tirés. Un symbole. « Nous avons gagné la 5e circonscription mes amis », exulte Éric Ciotti. Qui ne boude pas son plaisir : « Cette circonscription, ne l’oubliez pas, c’était celle de Christian Estrosi. » En forme, à fond, galvanisé, il règle ses comptes. « Les opportunistes ont perdu. (...) Ce soir, c’est la défaite de Christian Estrosi. Et la défaite de Nicolas Sarkozy aussi », enchaîne le Républicain.
En travers du gosier, la mini-vidéo postée sur Twitter par l’ancien président de la République pour soutenir Marine Brenier. Une trahison. Ça lui fait penser à... Renaud Muselier. Le président de la Région Paca qui avait claqué la porte des Républicains juste avant le scrutin des régionales. Spéciale dédicace : « C’est un sombre personnage. »
« La plus difficile que j’ai eue à mener »
Un mot sur la campagne. « C’est la plus difficile que j’ai eue à mener », souffle le sortant. De revanchard, il s’apaise. Ému, Ciotti pense à ses filles, qui lui ont décerné, en ce jour de fête de père, « le diplôme de meilleur papa ». Ému encore pour dédier cette quatrième victoire « à ses parents ». Ému presque aux larmes, cette fois, pour ses grands-parents « qu’on a traités d’extrémistes alors qu’ils étaient résistants et qu’ils ont protégé des juifs pendant la seconde guerre mondiale ».
Gonflé à bloc, Ciotti bombarde : « Aujourd’hui, c’est la libération des Niçois. On va préparer l’avenir de Nice, écrire d’autres pages de son histoire. » Le message est craint en mairie. Cette fin des législatives marque le début d’une autre campagne. Une course de fond, cette fois, pas un marathon. Une longue marche vers une possible candidature aux élections municipales de Nice.