Visages fermés d’un côté... et sage euphorie de l’autre
Visages fermés et sourires tristes dans la salle de réunion de l’hôtel Napoléon hier soir, QG de la députée macroniste sortante Alexandra Valetta-Ardisson.
« Ça va Thierry ? » , lance cette dernière à un militant qui arrive. «Jenesaispas trop… Ce n’est pas encore perdu pas vrai ? Il y a encore Menton… » Alexandra Valetta-Ardisson le regarde avec tendresse : « C’est trop tard, Thierry, j’ai trop de retard… » Et les yeux de l’homme de s’embuer : « J’en ai mal au ventre… » soupiret-il.
Dans la salle, les militants suivent avec attention les résultats des autres candidats du président de la République. Et le silence suit les annonces décevantes. Avec eux, il y a aussi des proches, comme la maman de la députée sortante : « Ma fille va retomber sur ses pattes… Elle s’y préparait un peu… » Pour les présents, les raisons de la défaite sont claires : l’abstention et l’antimacronisme. Loïc, 17 ans, très engagé, le dit : « C’est un vote contre Macron. Dommage que certains n’aient pas compris que ça restait une élection locale… » Peu avant 22 heures, tout le monde est rentré. Sur un discours de la députée défaite, qui en a fait fondre certains en larmes. Et Adrien Sfecci, candidat suppléant, de saluer le travail d’Alexandra Valetta-Ardisson et de conclure : « Nous serons toujours là, pour d’autres combats… C’est la vie politique. C’est le choix des électeurs… »
À l’hôtel de ville de Menton, Alexandra Masson rayonne. La candidate du Rassemblement national écrase sa concurrente.
« C’est une victoire de terrain ,sefélicite l’élue. Nous avons fait un énorme travail de terrain et mené une campagne de proximité, contrairement à Mme ValettaArdisson. »
« J’étais tellement heureuse que j’en ai pleuré »
Dans la salle, plane une sage euphorie. Quelques drapeaux français s’agitent à mesure que les derniers résultats arrivent. Ses soutiens jubilent. Il y a des proches, des élus RN locaux, des jeunes aussi. Le président de l’association étudiante UNI, Andréa Orabona, a fait campagne pour une candidate « fidèle à des valeurs, sincère et solide ». À côté de militants de la première heure. « J’attendais ça depuis longtemps, souffle Marie Dominique Tasso, 66 ans. La France a trop changé, il faut retrouver de l’ordre et du respect. » « 38 ans de militantisme, rebondit Ida Ferrari. J’étais tellement heureuse que j’en ai pleuré. »
Et au milieu de tout ce petit monde, le maire de Menton. Malgré son soutien apporté à Alexandra Valetta-Ardisson dans l’entre deux tours, Yves Juhel a tenu à féliciter la nouvelle députée. En glissant tout de même : « J’espère qu’on pourra travailler en bonne entente dans l’intérêt des Mentonnais. » Tout sourire, les militants RN repartent de l’hôtel de ville pour rejoindre la permanence 8, rue Prato. Et fêter cette victoire historique.