Dans les yeux de Constance Plus forte qu’avant…
De retour de blessure, Constance Catarzi (OGC Nice) ne vit que par procuration une compétition sur laquelle deux de ses camarades de club, Pierre Loisel et Solène Butruille, sont engagés.
Elle aurait rêvé être de l’aventure ottomane. Et briller dans la cité fondée par le roi Attale II de Pergame. Hélas, envisager une sélection avec les Bleues est encore un brin prématuré pour celle qui il y a presqu’un an, jour pour jour (c’était le 30 juin 2021), était foudroyée, en plein assaut, par une rupture des ligaments croisés.
Mais Constance Catarzi sait aussi qu’elle revient de loin, et que le temps, finalement, joue en sa faveur. Alors, et parce qu’elle refuse de« pleurnicher sur (son) sort », elle fait corps, même à distance, avec la délégation tricolore. Et partage les émotions de ses petits camarades de jeu de l’OGC Nice. Des émotions qui se sont, pour l’instant, enveloppées d’un léger voile de regrets, tant à ses yeux, l’histoire eut pu (dû ?) s’écrire tout autrement côté azuréen. « Solène (Butruille) doit être bien triste. Elle avait le match en mains, était visiblement au-dessus [de Pauline Ranvier, NDLR], mais n’a pas pu adapter sa tactique… C’est dommage, mais je suis quand même fière d’elle, c’est une expérience qui doit lui permettre de continuer à grandir. Pour Pierre [Loisel], c’est passé tout près, également [défaite d’une touche, ndlr]… Mais bon, quand on affronte un autre Français dans une compétition internationale (Alexandre Sido), c’est toujours très spécial. Lui aussi saura, sans aucun doute, en tirer toutes les leçons. »
Mais ces championnats d’Europe, pour autant, sont loin d’être finis, avec les compétitions par équipes programmées aujourd’hui et demain, et dont la jeune femme est certaine qu’elles vont accoucher de belles surprises. « Les filles l’ont déjà fait aux JO et en sont encore capables. Il n’y a donc aucune raison qu’elles ne ramènent pas une médaille. Quant aux garçons, cette équipe est rajeunie, certes, mais ça reste jouable, parce qu’il y a vraiment du talent dans ce groupe. »
En attendant d’en savoir un peu plus sur le sort réservé aux Bleus, Constance, de son côté, en termine avec ce terrible chemin de croix qui l’a vu, de longs mois durant, batailler avec le destin. Et aujourd’hui, la fleurettiste de l’équipe de France semble avoir chassé loin le doute et les fantômes du passé. Se sent même « plus forte qu’avant » ,en dépit d’une petite appréhension aussi tenace que légitime.
Trois à Paris, en 2024 ?
« Après l’opération, j’ai vécu une période très compliquée. Pendant 3 ou 4 semaines, malgré les traitements, j’avais tellement mal que je ne dormais plus. Il n’y avait que glacer le genou qui m’apaisait un peu. Alors j’étais branchée à la machine quasiment 24 h/24 h. Et puis, j’ai commencé à aller de mieux en mieux. Et le déclic est venu quand j’ai pu enfin lâcher les béquilles. Je me suis alors fixée pour objectif d’y aller étape par étape, step by step. En Italie (à Pise, où elle s’est entraînée tout en poursuivant sa rééducation), j’ai pris la leçon debout, sans bouger les jambes. Mais je tirais en fauteuil. Ça m’a permis de travailler la résistance du haut du corps, de gagner en vitesse de bras et donc d’acquérir une escrime plus efficace, techniquement et tactiquement… » Bien entourée, elle entreprend, en parallèle, un gros travail sur ellemême. « Jusqu’alors, ma principale rivale, c’était moi, et uniquement moi. Mais psychologiquement aussi, j’ai bien évolué. »
Malgré l’angoisse et la pose d’une double attelle – « le genou avait craqué et j’ai eu terriblement peur de la rechute » –, elle avait déjà surpris son monde, en performant sur sa compétition de reprise, à savoir les récents championnats de France d’Antony (6e). C’est dire le feu sacré qui, désormais, habite Constance Catarzi. Une athlète au moral replâtré et plus déterminée que jamais à ne plus avoir à enterrer ses rêves olympiques. « Oh, que non ! D’ailleurs, être tous les trois à Paris en 2024, c’est ce je souhaite de tout mon coeur .»
La compétition se poursuit pour les Niçois engagés en Turquie, avec les championnats par équipes, féminins (aujourd’hui), et masculins (demain).